L’Europe a été au cœur du discours du candidat Sarkozy lors de son grand meeting à Villepinte dimanche 11 mars, rapporte Le Monde. Parmi les grands sujets évoqués, la suspension de la France de Schengen dans les douze mois à venir si aucune discipline commune dans les contrôles aux frontières n’est établie entre les vingt-six Etats membres. Il entend ainsi lutter plus efficacement contre l’immigration clandestine.
« Il faut pouvoir sanctionner, suspendre ou exclure de Schengen un Etat défaillant », insistait Nicolas Sarkozy dimanche à Villepinte. Il a évoqué une nouvelle fois la révision des accords de Schengen sur la libre circulation dans l’Union Européenne. « Il faut mettre en œuvre pour Schengen une réforme aussi structurelle que celle que nous venons de mettre en œuvre pour l’euro », a-t-il soutenu en soulignant qu’« on ne peut pas laisser la gestion des flux migratoires aux seules mains des technocrates et des tribunaux ».
« Si je devais constater que dans les douze mois qui viennent il n’y avait aucun progrès sérieux dans cette direction, alors la France suspendrait sa participation aux accords de Schengen jusqu’à ce que les négociations aient abouti », a-t-il prévenu. Le candidat de l’UMP souhaite donc instaurer « des instruments de gestion des crises qui permettent d’assister les pays confrontés à des circonstances exceptionnelles et un front commun dans la lutte contre l’immigration clandestine ».
L’an passé, Nicolas Sarkozy avait déjà abordé cette question à deux reprises, jugeant l’application de cet accord « déficiente ». « L’Europe qui fait appliquer à l’intérieur le principe de la libre circulation et qui ne contrôle pas ses frontières extérieures, ça ne peut plus durer. Schengen doit être repensé », a-t- il avancé le 1er décembre 2011 à Toulon ; une cause qu’il a déjà défendue huit mois plus tôt.
« Dans la situation économique et sociale qui est la nôtre, si l’Europe ne maîtrise pas les entrées sur son territoire, elle ne pourra plus accueillir dignement ceux qui arrivent, elle ne pourra plus répondre à la demande d’intégration de ceux qui ont tant de mal à trouver leur place dans la société, elle ne pourra plus financer sa protection sociale », a-t-il donc rappelé à Villepinte dimanche dernier.
Outre la question de l’immigration, le président candidat n’a pas failli à son petit rituel, fustiger son rival socialiste. « C’est la gauche qui a abandonné les quartiers, c’est la gauche qui a laissé tomber les habitants des quartiers, c’est la gauche qui a voulu la paupérisation et le communautarisme dans ces quartiers », a-t-il martelé en annonçant au passage « les toutes prochaines semaines la deuxième étape de la rénovation de nos quartiers ». Il a aussi réaffirmé son soutien à l’industrie nucléaire française.
A quelques semaines de l’élection, le candidat à sa propre succession table sur le soutien des Français. « Aidez-moi, nous avons deux mois, deux mois pour bâtir la plus formidable aventure, deux mois pour bousculer les certitudes, deux mois pour tout renverser, deux mois pour faire triompher la vérité », disait-il en soutenant avoir tout donné pour la France durant son quinquennat. « Je vous demande de me croire : j’ai tout donné à la France. Pendant cinq ans, j’ai fait de mon mieux pour protéger les Français de toutes ces crises, pour que la France en sorte plus forte, j’y ai mis toutes mes forces. Je me suis engagé comme jamais je ne l’avais fait avant dans ma vie », a-t-il fait valoir.