Battu à la présidentielle par le candidat socialiste, Nicolas Sarkozy s’est exprimé à la Mutualité face aux militants de l’UMP. Il s’est dit entièrement "responsable" de cette défaite.
Avant l’annonce officielle de sa défaite au second tour de l’élection présidentielle dimanche 6 mai, Nicolas Sarkozy a exhorté les ténors UMP qu’il recevait à l’Elysée à « rester unis » et à « ne pas se diviser ».
« Ne vous divisez pas, restez unis. Il faut gagner la bataille des législatives. Elle est gagnable. Le score est honorable. Je ne mènerai pas cette campagne », a déclaré le président sortant en lisant aux responsables de l’UMP la déclaration qu’il a prononcé dans la soirée à la Mutualité. L’épouse du chef de l’Etat, Carla Bruni-Sarkozy était également présente à cette réunion dans le Salon vert de l’Elysée.
« Je deviens un citoyen parmi vous » a déclaré le président sortant lors de son discours à la Mutualité, vingt minutes seulement après la proclamation des résultats.
À 23h21 (heure de la Réunion), Nicolas Sarkozy a pris la parole sous les hurlements de déception des militants UMP. Evoquant tout d’abord ses trente-cinq années de vie politique et ses dix années consécutives au pouvoir, Nicolas Sarkozy a expliqué que son "engagement" serait "différent" à l’avenir.
Sur RMC, Nicolas Sarkozy a d’ores et déjà annoncé son intention de sortir du jeu politique s’il venait à être battu. Il déclarait alors : "Si les Français devaient ne pas me faire confiance, est-ce que je devrais continuer dans la vie politique ? La réponse est non. Ces carrières qui n’en finissent pas, cela aboutit à des jeunes qui ne peuvent pas monter. Si tel n’est pas votre choix, je m’inclinerai et j’aurai fait une très belle vie politique".
Hier, Nicolas Sarkozy s’est avant tout adressé aux Français. Il a reconnu sa défaite sur la scène de la Mutualité à Paris mais son échec est aussi celui d’une stratégie très à droite sur les thèmes de l’immigration et de l’identité nationale.
Le président sortant a donc estimé hier soir qu’il portait "toute la responsabilité" de la défaite au second tour de l’élection présidentielle, remportée par François Hollande. " Je porte toute la responsabilité de cette défaite, je ne suis pas un homme qui n’assume pas ses responsabilités. Il me faut en tirer toutes les conséquences", a-t-il déclaré au palais de la Mutualité à Paris.
Dignement, Nicolas Sarkozy a également félicité François Hollande : "Je viens de l’avoir au téléphone et je veux lui souhaiter bonne chance au milieu des épreuves". "Ce sera difficile mais je souhaite de tout coeur que la France, qui est notre pays, qui nous rassemble, réussisse à traverser les épreuves", a-t-il poursuivi. "La France a un nouveau président de la République. C’est un choix démocratique, républicain", a souligné le futur ex-président.
Il a ensuite adressé un message aux militants UMP : "Ce soir, donnons la meilleure image de la France, d’une France rayonnante, d’une France qui n a pas de haine au coeur, d’une France démocratique, d’une France joyeuse, d’une France ouverte qui ne baissera pas la tête, d’une France qui ne regarde pas l’autre comme un adversaire, comme un ennemi". "Nous devons ce soir penser exclusivement à la grandeur de la France, c’est notre mission, c’est notre rôle, c’est notre idéal". (...) Soyons dignes, soyons patriotes, soyons français".
Quant à son avenir politique après ce quinquennat, Nicolas Sarkozy est resté mystérieux.