Le gouvernement semble n’avoir pas été insensible à la grande manifestation intersyndicale d’hier mardi 7 septembre. Sans vouloir renoncer à sa réforme des retraites, l’exécutif s’engage toutefois à faire quelques concessions."Le président de la République fera une déclaration au conseil des ministres sur les avancées que nous ferons sur ce texte", a déclaré mardi soir sur TF1 le ministre du travail, Eric Woerth.
A entendre les explications du ministre de tutelle, les avancées porteraient essentiellement sur la situation des plus fragiles et la pénibilité, comme il a déjà été annoncé auparavant. En d’autres termes, il ne sera donc pas question de toucher à l’ossature du projet de loi. Malgré l’ampleur de la mobilisation d’hier, le gouvernement n’infléchira pas sa position à relever à 62 ans l’âge légal de départ en retraite, puis à 67 ans l’âge minimal pour un départ sans décote.
Lors d’un petit-déjeuner de la majorité d’hier, Nicolas Sarkozy a exhorté ses alliés de l’exécutif et du législatif à "tenir la ligne". En un mot, le parti majoritaire n’entend pas céder à la pression des syndicats. Un nouveau crédo qui a été appuyé par le premier ministre François Fillon lors de son intervention à l’Assemblée nationale. " Le relèvement de l’âge de départ à la retraite est un choix incontournable ", estime le premier ministre.
Selon les syndicats, la mobilisation contre le projet de réforme des retraites de ce mardi 7 septembre a été un franc succès. Près de 3 millions de personnes ont répondu à l’appel sur l’échelle nationale, (1,1 millions selon le ministère de l’Intérieur). Il s’agit de "la plus grosse mobilisation de ces dernières années", ont déclaré les huit principaux syndicats de France, qui se disent aujourd’hui prêts à renouveler leur mouvement avant la fin du mois de septembre, si l’exécutif persiste à garder le cap de sa réforme.
La grève contre la réforme des retraites a aussi été largement suivie en province. Environ 200 000 manifestants ont été recensés à Bordeaux d’après les syndicats, contre 40 000 selon la police. Ensuite, à Marseille, les syndicats revendiquent 100 000 grévistes, (27 000, selon la police). Puis à Lille, 32 000 personnes sont descendues dans la rue, selon les syndicats (19 000, d’après la police).