CYRIL PECQUENARD/SIPA
Pas de déclaration finale pour Nicolas Sarkozy. Au dernier jour de son procès pour financement libyen, l’ancien président a choisi de garder le silence.
Le procès de Nicolas Sarkozy s’est achevé mardi à Paris. À quelques instants de la fin, l’ancien chef de l’État a surpris en refusant de répondre aux accusations du parquet financier, "pour deux raisons". Il a dénoncé un "contexte médiatique et politique détestable" et un "réquisitoire politique et violent" qu’il refuse d’alimenter.
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Ce procès concernait des soupçons de financement occulte par le régime de Kadhafi pour la campagne présidentielle de 2007. Sept ans de prison ont été requis par le parquet, assortis d’une lourde amende de 300 000 € et de 5 ans d’inéligibilité. La défense de M. Sarkozy a cependant riposté, dépeignant un dossier fragile. Elle a dénoncé les incohérences de l’accusation et remis en cause la fiabilité des preuves. Ses avocats ont rejeté les scénarios avancés par le parquet, assurant que le financement incriminé n’a jamais existé. Pour eux, l’affaire repose sur des bases fragiles, alimentées par des années d’enquête et de tensions politiques.
Après trois mois d’audience et des témoignages retentissants, dont celui de Seif al-Islam Kadhafi, qui a affirmé que 5 millions de dollars auraient été remis à Nicolas Sarkozy en espèces via Claude Guéant, ancien directeur de cabinet, l’ex-président est resté silencieux. "Je ne suis pas ici pour faire de la politique, mais pour défendre mon honneur" et faire toute la lumière sur cette affaire, a déclaré l’ex-président, d’après le quotidien 20 Minutes. Le verdict sera rendu le 25 septembre. En attendant, M. Sarkozy reste fidèle à sa position : résister à la pression et attendre, dignement, que la justice rende sa décision.