Trois peines de réclusion de 8, 12 et 15 ans ont été requises mardi à l’encontre de trois activistes présumés de l’organisation séparatiste armée ETA, dont un chef de son appareil logistique en France, jugés devant la cour d’assises spéciale de Paris.
PARIS (AFP) - Trois peines de réclusion de 8, 12 et 15 ans ont été requises mardi à l’encontre de trois activistes présumés de l’organisation séparatiste armée ETA, dont un chef de son appareil logistique en France, jugés devant la cour d’assises spéciale de Paris.
La peine la plus lourde a été réclamée à l’encontre de Ramon Sagarzozu Gatzelumendi, 45 ans, présenté comme "un chef de structure" de l’ETA, chargé de la logistique et ayant également eu "un poids politique" important dans l’organisation.
L’avocat général Jean-Claude Kross a requis huit années de prison contre Oier Goitia Abadia, 35 ans, jamais condamné, et 12 années contre le Français Bernard San Sebastian, 59 ans, déjà condamné à deux reprises pour des activités en lien avec ETA.
Une peine de sûreté des deux tiers a été réclamée à chaque fois ainsi qu’une interdiction définitive du territoire français s’agissant des deux Espagnols.
Tous trois, militants de longue date de la cause basque, ont été arrêtés le 21 mai 2005 à Romans-sur-Isère, dans la Drôme, où avaient été découverts, dans un appartement et un garage, de nombreux faux papiers et documents, un véhicule volé, un pistolet Parabellum 9 mm, du matériel et des composants destinés à confectionner des engins explosifs.
"Gardez à l’esprit la réelle dangerosité des accusés qui repose sur un engagement politique total", a lancé l’avocat général en conclusion de son réquisitoire aux magistrats professionnels qui composent la cour.
A ses yeux, les accusés participent bien de la "toile d’araignée terroriste" que constitue l’ETA.
Bernard San Sebastian, ancien marin de la marine marchande, est poursuivi notamment pour avoir loué sous des faux noms dans différentes villes de France des appartements destinés à servir de caches et bases arrière aux militants.
Oier Goitia Abadia, qui résidait avec lui dans l’appartement de Romans-sur-Isère, a quitté l’Espagne pour la France en 2001.
Selon l’accusation, Ramon Sagarzozu Gatzelumendi a été arrêté "fortuitement" dans l’appartement de Romans où il venait livrer de l’argent et des faux papiers, comme il est accusé de l’avoir fait un peu partout en France.
Il résidait pour sa part à Rodez, dans l’Aveyron, également sous un faux nom. Là aussi ont été découverts documents et matériels portant la marque de l’ETA.
Le verdict est attendu mercredi après les plaidoiries de la défense.