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À la veille du conclave politique de Bourail, la cheffe du groupe Rassemblement au Congrès a pris position. Invitée du journal télévisé de NC La 1ère, elle a fait part de ses réserves sur les orientations actuelles des discussions menées par l’État.
Lors de son passage à l’antenne, Virginie Ruffenach a critiqué les propositions formulées oralement par le ministre des Outre-mer. Elle évoque un changement de cap de l’État et se dit étonnée par certains termes utilisés, notamment ceux liés au transfert de compétences régaliennes ou à la notion de double nationalité. Selon elle, cela va à l’encontre du choix exprimé par les Calédoniens lors des trois référendums.
Rien n’a encore été formalisé par écrit, précise la responsable politique. Le document annoncé par le ministre Valls n’a pas été remis. Jusqu’ici, seules des intentions ont été exprimées oralement. Pour Virginie Ruffenach, cela fragilise les discussions en cours.
Le Rassemblement, avec ses alliés, reste ferme : aucune solution ne doit conduire à l’indépendance. Même l’option dite d’"indépendance-association" est écartée. Virginie Ruffenach réaffirme leur vision : un territoire intégré à la République, avec un fonctionnement fédéral et une répartition des compétences entre l’État et les provinces.
Elle critique également la logique présentée par l’État : accord ou chaos. Pour Virginie Ruffenach, ce raisonnement est dangereux. Selon elle, le vrai chaos, ce serait de sortir de la République. Elle s’appuie sur des événements récents pour appuyer ses propos. "Le projet d’indépendance qui nous est présenté aujourd’hui, les préfigurations, le 13 mai, ce qui se passe à Saint-Louis, n’est pas de nature à montrer que ça serait la paix et que ça serait formidable pour la Calédonie", a-t-elle indiqué.
La présidente du groupe Rassemblement rappelle que le camp loyaliste a déjà fait de nombreux efforts. Elle cite, par exemple, l’acceptation d’un système institutionnel complexe et des ajustements sur le corps électoral. En retour, elle attend des engagements concrets du camp indépendantiste, qu’elle juge peu explicites.
Concernant les désaccords internes au sein du camp loyaliste, notamment sur le retrait du drapeau indépendantiste des permis de conduire, elle minimise leur importance. Elle défend Alcide Ponga et appelle à réformer le fonctionnement du gouvernement, qu’elle juge bloqué par des mécanismes trop rigides.
Source : La1ere.francetvinfo.fr