CYRIL PECQUENARD/SIPA
L’ancien président a été officiellement exclu de la Légion d’honneur, à la suite de sa condamnation pour corruption.
D’après un arrêté paru ce dimanche au Journal officiel, Nicolas Sarkozy (2007-2012), déjà radié de l’ordre national du Mérite, perd également sa qualité de grand-croix de la Légion d’honneur. Il devient ainsi le second chef d’État français à se voir retirer cette distinction, après le maréchal Pétain.
L’ancien président a été radié de la Légion d’honneur à la suite de sa condamnation définitive à un an de prison ferme pour corruption dans l’affaire dite des écoutes. En vertu du code de la Légion d’honneur, toute personne condamnée à une peine égale ou supérieure à un an ferme perd automatiquement cette distinction.
L’affaire remonte à 2014, lorsque Nicolas Sarkozy a été reconnu coupable d’avoir tenté de corrompre un magistrat, Gilbert Azibert, avec l’aide de son avocat Thierry Herzog, afin d’obtenir des informations confidentielles. Les trois hommes ont été condamnés à la même peine en première instance puis en appel. Le général François Lecointre, Grand chancelier de la Légion d’honneur, a signé l’arrêté après avoir recueilli l’avis de juristes.
Ces dernières semaines, l’éventualité que l’ancien président soit privé de sa Légion d’honneur avait suscité des critiques à droite ainsi que des réserves au plus haut niveau de l’État. Emmanuel Macron avait alors estimé, fin avril lors d’un déplacement à Madagascar, que cette décision ne serait pas appropriée. Il avait évoqué l’importance de respecter les anciens présidents et précisé, en tant que grand maître de la Légion d’honneur, qu’il ne prendrait pas ce genre de décision. Toutefois, il n’intervient pas dans les cas de retrait automatique, comme celui concernant M. Sarkozy.
Dans son rôle de grand maître, le président ne peut agir que dans le cadre des procédures disciplinaires classiques, lorsque les conditions d’un retrait automatique ne sont pas réunies. Il intervient en dernier ressort pour statuer sur une sanction après avis du conseil de l’ordre, qui peut proposer un blâme, une suspension ou une exclusion.
Source : Leparisien.fr