Lors d’une réunion avec des responsables de la majorité ce mardi, Nicolas Sarkozy n’a pas manqué de toucher un mot sur la primaire socialiste. Le chef de l’Etat a laissé entendre que ce genre de scrutin est contraire à l’esprit de la Ve République.
"La Ve République ne peut être l’otage des partis politiques et le candidat (à la présidentielle, ndlr) pris en otage par son parti, le général de Gaulle a voulu une élection à deux tours, pas à quatre tours", a dit Nicolas Sarkozy, selon l’un des responsables UMP qui ont pris part ce matin à un petit-déjeuner à l’Elysée.
"Les socialistes s’occupent des socialistes, nous devons nous occuper de l’ensemble des Français", a ajouté le président de la République, qui s’exprimait devant plusieurs ténors de la droite dont Xavier Bertrand (ministre du Travail) et Alain Juppé (ministre des Affaires étrangères), ainsi que le secrétaire général de l’UMP, Jean-François Copé.
"Malgré un pilonnage médiatique sans pareil, la participation à la primaire est assez loin de ce qui était annoncé", a aussi critiqué Nicolas Sarkozy, d’après un autre participant à la réunion. Le chef de l’Etat a ainsi prédit pour 2012 une "campagne présidentielle marathon". Il a fait sienne la maxime qui dit " rien ne sert de courir, il faut partir à point ", laissant entendre que ses adversaires pourraient s’essouffler bien avant d’atteindre la ligne d’arrivée.
Nicolas Sarkozy a ouvertement critiqué l’élection primaire du Parti socialiste (PS) alors que quelques uns de ses proches ont dû admettre, même à contrecœur, le "succès" du scrutin. "La primaire semble être un vrai succès", ce qui "doit nous faire réfléchir", a déclaré l’ex-secrétaire d’État Dominique Bussereau (UMP), qui commentait la forte affluence dans les bureaux de vote dimanche dernier.
"Je pense que c’est un processus moderne qui convient à droite comme à gauche, pour toutes les grandes élections", a pour sa part affirmé le premier ministre François Fillon mercredi dernier lors d’une conférence de presse.