La campagne présidentielle bat son plein en métropole. Hier, les deux principaux candidats, Nicolas Sarkozy et François Hollande, se sont affrontés à distance par meetings interposés.
Le candidat socialiste était parti faire campagne à Laval et au Mans sur le thème de l’agriculture et la ruralité. Tandis que son adversaire de l’UMP a tenu son meeting à Lille, où il était venu « parler à la France qui travaille », selon ses propres termes.
Comme on s’y attendait, Nicolas Sarkozy et François Hollande ne se sont pas fait de cadeau. Alors que le président sortant vante le slogan qu’il chérit « travailler plus pour gagner plus », son challenger socialiste s’est interrogé « où est la valeur travail...quand il y a un million de chômeurs ? » en France ou « quand on a un quart d’une génération qui est au chômage ? ». « Le travail, c’est l’instrument de l’émancipation, de la dignité, de l’accomplissement de soi-même », affirme le candidat PS.
« En 2007, j’ai choisi le travail. Je n’ai pas changé », insiste Nicolas Sarkozy, clamant à plusieurs reprises que « le travail ne se partage pas ! ». « Les socialistes ne sont obsédés que par le développement de l’assistanat et l’entretien d’une clientèle ! », martèle le président-candidat.
Lors d’un petit détour dans une ferme de Parné-sur-Roc, François Hollande a déclaré qu’il « veut faire de l’agriculture un enjeu de production pour le pays, de qualité pour le consommateur et de rémunération pour les exploitants ».
A Lille devant 4 000 personnes, Nicolas Sarkozy, qui s’est entouré de l’ancienne ministre Rachida Dati, a ouvertement critiqué son « adversaire qui a du mal à supporter la critique, voire la contradiction... ». « Que devrais-je dire, moi-même, après les cinq années que je viens de vivre ? », se demande-t-il ironiquement.
Au Mans, François Hollande a fait salle comble. Quelque 2 000 personnes ont fait le déplacement, tandis qu’un millier d’autres ont été bloquées à la porte faute de place. S’abstenant de s’en prendre directement à son rival de l’UMP, il a lancé : « Il reste maintenant 58 jours pour résister aux attaques de la droite ! Oh... Ce ne sera pas le plus difficile. »
La bataille présidentielle ne fait que commencer. Ce vendredi, François Hollande poursuit sa campagne à Florange, plus précisément à l’usine ArcelorMittal, une firme en grande difficulté.
De son côté, Nicolas Sarkozy est attendu à la raffinerie Pétroplus de Petit-Couronne (Seine-Maritime), près de Rouen, qui est en cours d’arrêt provisoire.