Le père de Mohammed Merah reproche à la France d’avoir tué son fils jeudi 22 mars alors qu’on aurait pu très bien le capturer vivant. Il menace donc de porter plainte contre le pays et se dit prêt à engager « les plus grands avocats », quitte à travailler dur pour le restant de ses jours afin de pouvoir payer leurs honoraires. « Si j’étais le père d’un tel monstre, je me tairais dans la honte », a aussitôt répliqué le ministre des Affaires étrangères, Alain Juppé.
« Je vais engager les plus grands avocats et travailler le reste de ma vie pour payer les frais. Je vais porter plainte contre la France pour avoir tué mon fils », a déclaré le père du tueur de Montauban et de Toulouse, Mohamed Merah, lundi soir, selon le Nouvel observateur.
« La France est un grand pays qui avait les moyens d’arrêter mon fils vivant. Ils auraient pu l’assommer avec du gaz et l’arrêter, ils ont préféré le tuer », a-t-il fait valoir. Il a également rappelé que la décision d’enterrer Merah en Algérie venait de lui. « Son frère Abdelghani m’a appelé pour m’assurer qu’ils font le nécessaire pour le ramener en Algérie. Mohammed a un passeport algérien et est inscrit au consulat de Toulouse depuis sa naissance », a-t-il précisé.
Interrogé par Radio Classique, le ministre des Affaires étrangères Alain Juppé a immédiatement réagi aux menaces de poursuites proférées par le père du défunt tueur. « Si j’étais le père d’un tel monstre, je me tairais dans la honte », a-t-il lancé.
De son côté, le conseiller spécial du président Nicolas Sarkozy, Henri Guaino, a déclaré sur France Culture : « c’est son droit, mais je n’ai qu’un seul mot à la bouche : indécence ». Selon lui, Mohammed Merah est « un monstre qui a tué de sang froid. La société n’y est absolument pour rien ».
Mohammed Merah avait tout juste 6 ans lorsque ses parents ont divorcé en 1994. Depuis, le rapport entre lui et son père était resté assez tendu, témoigne son oncle maternel, Djamel Aziri.
En 2010, « Mohammed voulait s’installer en Algérie où il comptait fonder un foyer parce qu’il avait fini par détester la France où sa situation sociale était devenue difficile. Il avait alors demandé à son père de lui acheter un appartement pour se marier mais il a essuyé un refus », a-t-il poursuivi.
Le père de Mohammed Merah gère actuellement une société de matériaux de construction à 340 km à l’ouest d’Alger. En 2000, il avait déjà été condamné à 5 ans de réclusion pour trafic de cannabis.