Le procès de Peter Cherif, présenté comme l’"architecte" de l’attentat de Charlie Hebdo en janvier 2015, a pris fin jeudi avec une sentence lourde de conséquences. Le djihadiste a été condamné à la réclusion criminelle à perpétuité, accompagné d’une période de sûreté de 22 ans.
Après près de trois semaines de procès, Peter Cherif a été condamné à la perpétuité le jeudi 3 octobre. La présidente de la cour a expliqué que cette décision reflète l’ampleur des actions du djihadiste, notamment son implication avec Al-Qaïda dans la Péninsule arabique (Aqpa) et son rôle dans la formation de Chérif Kouachi, l’un des assaillants de l’attentat de Charlie Hebdo en janvier 2015. Cette peine, assortie d’une période de sûreté de 22 ans, souligne la "gravité des faits" et la "dangerosité" de l’accusé.
Âgé de 42 ans, Peter Cherif était jugé pour son engagement avec Aqpa entre 2011 et 2018. Les accusations portées à son encontre incluent son recrutement au sein de cette organisation et sa participation directe à la préparation de l’attaque qui a coûté la vie à plusieurs personnes au sein de la rédaction de Charlie Hebdo. Il a également été reconnu coupable de la séquestration de trois humanitaires français pendant plus de cinq mois en 2011. Bien que le quadragénaire ait beaucoup gardé le silence durant son procès, il a admis avoir été l’un des geôliers. Il était le traducteur entre les otages et leurs ravisseurs.
Mercredi, les avocats généraux ont plaidé pour une condamnation totale de Peter Cherif, décrivant le portrait d’un "djihadiste intégral". Pour eux, il représente une menace continue pour la société. Au-delà des faits, c’est la dimension humaine de cette affaire qui interpelle. Derrière les statistiques de la violence, il y a des familles et des amis endeuillés, mais aussi une communauté sous le choc. Cette condamnation apporte un peu de justice face à une tragédie dont les répercussions se font encore sentir aujourd’hui.