ISA HARSIN/SIPA
Le patron des députés LR et candidat à la présidence du parti, Laurent Wauquiez, a proposé mardi "d’enfermer les OQTF à Saint-Pierre-et-Miquelon". Cette idée fait l’effet d’un coup de tonnerre politique.
Laurent Wauquiez ne recule devant rien pour relancer le débat sur l’immigration. Mardi 8 avril, le député LR a proposé de transférer les personnes sous obligation de quitter le territoire français (OQTF) les plus dangereuses à Saint-Pierre-et-Miquelon. "Je propose que les étrangers dangereux sous OQTF soient enfermés dans un centre de rétention à Saint-Pierre-et-Miquelon", a-t-il dit dans un entretien au JDNews.
Cette alternative aurait, selon lui, un double effet : éloigner ces individus de la métropole et leur faire comprendre qu’il est temps de partir. Situé à 4 000 km de la métropole, Saint-Pierre-et-Miquelon se trouve hors de l’espace Schengen. Ainsi, les étrangers n’auront qu’un choix : "soit partir à Saint-Pierre-et-Miquelon". M. Wauquiez a évoqué le climat (5°C en moyenne, 146 jours de pluie) pour les dissuader.
Les réactions ne se sont pas fait attendre. À gauche comme à droite, les critiques fusent. Manuel Valls, aujourd’hui ministre des Outre-mer, a dénoncé une insulte aux territoires ultramarins. "C’est la France, pas une prison ou un centre de rétention", a-t-il dit. Pour lui, traiter une collectivité française comme une terre de relégation revient à mépriser "la France tout entière".
Même Marine Le Pen, pourtant favorable à des mesures strictes sur l’immigration, désapprouve. Elle a rappelé que Saint-Pierre-et-Miquelon, c’est aussi la France et qu’il est inconcevable d’y envoyer de force des étrangers en situation irrégulière. "La place des OQTF, c’est dans leur pays, sûrement pas dans un territoire français", a-t-elle écrit sur X, rapporte TF1. Cette proposition semble surtout créer des fractures profondes au sein même de l’opposition.
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