Le ministre des Outre-mer Victorin Lurel a utilisé le terme "Nouvelle-Calédonie Kanaky" pour désigner cet archipel en cours de décolonisation. A Nouméa, le Rassemblement-UMP a "condamné fermement cette prise de position", qualifiée de "provocation" pure et simple.
Dans un entretien accordé au quotidien Nouvelles Calédoniennes, Victorin Lurel a lâché des mots qui fâchent : "les membres de ce gouvernement s’intéressent à l’avenir de la Nouvelle-Calédonie, de la Kanaky".
Les propos du ministre des Outre-mer n’a pas manqué de déclencher la polémique. "On dit Nouvelle-Calédonie mais c’est connoté. Je dis ça pour respecter toutes les parties. (...) Je pense qu’il y a suffisamment de sagesse en Nouvelle-Calédonie-Kanaky pour comprendre", ajoute le ministre, sans se faire comprendre.
Dans un communiqué, le Rassemblement-UMP a "condamné fermement cette prise de position", qu’il assimile à de la "provocation". Pour ce parti, Victorin Lurel "a pris publiquement parti pour les idées indépendantistes, minoritaires".
"Le R-UMP met en garde le gouvernement socialiste : nous combattrons toute proposition unilatérale, qui irait à l’encontre du maintien de la Nouvelle-Calédonie dans la France", réagit devant la presse Gaël Yanno, adjoint au maire de Nouméa et ancien député battu en juin.
Le nouveau député de la droite centrale, Philippe Gomes, a lui qualifié de "maladresse" les déclarations de Victorin Lurel. Pour lui, le ministre "avait empiété sur la souveraineté calédonienne".
La
Nouvelle-Calédonie fait partie intégrante des territoires français d’Outre-mer. Toutefois, conformément à l’accord de Nouméa en 1998, un processus de décolonisation par étapes a été enclenché dans l’archipel, où un référendum d’autodétermination est programmé entre 2014 et 2018.
Cet accord permet également à l’archipel de se doter de signes identitaires "reflétant l’identité kanak et le futur partagé entre tous", rappelle 20 Minutes.
Source : 20 Minutes