Thomas Hubert/SIPA
Le Premier ministre François Bayrou évoque l’idée d’un référendum pour valider un vaste plan d’économies. À gauche comme à droite, les réactions sont majoritairement négatives.
Face à un besoin de 40 milliards d’euros d’économies pour l’an prochain, François Bayrou propose de soumettre un plan global à l’approbation des Français, rapport RMC. Selon lui, seul un soutien populaire permettrait de franchir les obstacles politiques qui freinent les réformes. Il espère ainsi gagner en légitimité pour imposer les budgets à venir, tout en évitant les blocages classiques comme les grèves, manifestations et motions de censure.
Cette idée a provoqué une levée de boucliers du côté des autres politiques. À droite, Laurent Wauquiez accuse François Bayrou de fuir ses responsabilités et d’éviter les vraies décisions. "Il n’y a pas besoin de référendum pour savoir que les Français en ont assez des augmentations d’impôts. Et la seule chose qu’on demande au Premier ministre, c’est d’avoir enfin le courage de s’attaquer au gaspillage de l’argent public", a taclé sur France 3. À gauche, le rejet est tout aussi net. Manuel Bompard critique une démarche qu’il juge peu démocratique. Olivier Faure, lui, déplore une proposition déconnectée des urgences sociales, préférant un référendum sur les retraites.
Le flou autour de la question posée inquiète jusque dans la majorité. La ministre chargée de l’Égalité femmes-hommes Aurore Bergé reste prudente, tandis qu’un proche d’Emmanuel Macron rappelle que seul le président détient le pouvoir de convoquer un référendum. L’exécutif redoute un nouveau revers dans l’opinion, à l’image du "non" au traité européen en 2005. Le risque politique est réel, surtout sans plan détaillé à présenter.
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