Le sénateur et président du conseil général des Bouches-du-Rhônes, Jean-Noël Guérini, a officiellement annoncé hier soir qu’il quittait le Parti socialiste après "47 ans de militantisme".
"Après 47 ans de militantisme au PS, j’ai décidé ce soir de le quitter. Je continue mon combat au service des habitants des Bouches-du-Rhône", a annoncé sur son compte Twitter, lundi soir, le sénateur et président du conseil général des Bouches-du-Rhônes.
"A la tête du Conseil général, je me bats avec fierté pour les habitants des Bouches-du-Rhône, depuis de nombreuses années. C’est pour moi un honneur. C’est aussi une immense responsabilité. Désormais, je le ferai en quittant le Parti socialiste au sein duquel je milite depuis 1967. C’est une épreuve pour moi, mais j’y suis contraint. Ce parti, je ne le reconnais plus, je ne m’y reconnais plus", a ajouté Jean-Noël Guérini dans son communiqué.
En clair, Jean-Noël Guérini a décidé de prendre les devants en annonçant son départ avant même que le PS ne procède à son exclusion. Selon Europe1, le Parti socialiste devait l’exclure ce mercredi 9 avril.
"Notre objectif était que Jean-Noël Guérini ne soit plus membre du PS et que cela se fasse sans contestation juridique pour éviter une réintégration par un tribunal. Nous avions réuni toutes les conditions pour cette exclusion qui allait être effective au prochain bureau national", prévu mercredi, a fait savoir le secrétaire national aux Fédérations du PS, Alain Fontanel.
"Jean-Noël Guérini le savait, je le lui ai dit quand je l’ai eu au téléphone aujourd’hui [lundi], quand il m’a appelé. Il a fait le choix de partir avant l’exclusion, il n’est donc plus membre du PS", a poursuivi le secrétaire national dans des propos rapportés par Le Nouvel Observateur.
L’élu socialiste ne cachait pas son intention de se désolidariser de sa famille politique depuis de longs mois, en apportant publiquement son soutien à la candidate PRG (Parti Radical de Gauche) Lisette Narducci lors des élections municipales de Marseille, et ce, au détriment du prétendant socialiste Patrick Mennucci.
Déçu, ce dernier avait menacé vendredi de quitter le PS si ce parti ne décide pas la mise à l’écart de Guérini après les
municipales. Le principal concerné, qui faisait l’objet d’une procédure d’exclusion depuis fin janvier, ne semblait pas surpris par la décision de son parti politique.
"Qu’ils demandent mon exclusion. Paris décidera. Ils feront ce qu’ils voudront. L’objectif pour moi, c’est le Sénat et les cantonales. Je vais faire ma liste de rassemblement avec des hommes et des femmes qui représentent la diversité politique dans les Bouches-du-Rhône. Car mon parti, ce sont les Bouches-du-Rhône", avait-t-il laissé entendre.
D’après Europe 1, Jean-Noël Guérini a par ailleurs pointé les "petits arrangements au sein du PS" notamment pendant les municipales. "Je ne suis pas en guerre avec le PS. Mais peut-être le parti l’est-il avec moi ?", a-t-il lancé.