Jean-Marc Ayrault assure qu’être Premier ministre "ce n’est pas l’enfer", même si certains ministres jouent "leur propre partition au risque de saper l’autorité du chef d’orchestre".
"Matignon, ce n’est pas l’enfer contrairement à ce que l’on dit", déclare le Premier ministre dans un entretien exclusif à paraître ce mardi 23 octobre dans le quotidien La Dépêche du Midi.
Pour autant, assurer les fonctions du chef de gouvernement est loin d’être si simple. "Mais c’est lourd, exigeant et passionnant", poursuit-il. Jean-Marc Ayrault explique que c’est le président de la République qui fixe "la stratégie, les priorités" et "trace les perspectives", tandis que lui, il est "le chef d’orchestre d’une équipe" composée de "plusieurs musiciens".
"Tout cela doit fonctionner ensemble avec un seul but : remettre la France sur les rails", analyse-t-il. Mais parfois, cela n’est pas toujours le cas. Car "certains musiciens jouent souvent leur propre partition au risque de saper l’autorité du chef d’orchestre", regrette-t-il. Selon lui, ce désordre est dû au fait que la gauche était trop longtemps ancrée dans l’opposition.
Jean-Marc Ayrault reste toutefois optimiste. "Je pense que cela est en train de se calmer", estime-t-il. Avant de continuer sur sa lancée : "Les Français n’apprécient pas quand tel ou tel musicien de l’orchestre se laisse aller à jouer de fausses notes. Qu’il y ait des sensibilités différentes, c’est normal. Mais quand on est au gouvernement, il n’y a qu’une seule partition, celle du gouvernement", dit-il. Et lui d’insister, "Ce qui prime, c’est l’intérêt général".
Dans un tout autre registre, le Premier ministre a mis au clair la position du gouvernement concernant le rapport Gallois sur la compétitivité. Ce texte qui doit être transmis au gouvernement le 5 novembre prévoirait de "baisser les cotisations sociales de 30 milliards d’euros sur deux ou trois ans, de réduire les dépenses publiques et d’augmenter légèrement la CSG et la TVA", selon Le Figaro.
"Un rapport n’est pas forcément à prendre dans son intégralité", souligne Jean-Marc Ayrault. "C’est au gouvernement d’apprécier ce qu’il peut ou ne peut pas retenir. Mais ce qui est sûr, c’est que le chantier de la compétitivité est lancé car il est nécessaire pour lutter contre le chômage", affirme-t-il.
Ce mardi 23 octobre, le Premier ministre doit se rendre à Toulouse pour assister à l’inauguration des chaînes d’assemblage de l’Airbus A350. D’après lui, son déplacement sera une opportunité de "dire que la France a un avenir et des capacités quand elle s’en donne les moyens, et qu’à Toulouse ça marche. Le redressement ce n’est pas seulement le retour aux équilibres des comptes publics".
Sources : La Dépêche du Midi, Le Parisien