Les deux candidats abordent la phase finale de leur campagne électorale. Après les rassemblements du 1er mai, nouvelle confrontation ce mercredi lors du débat télévisé de l’entre deux tours.
J-4 avant le second tour de l’élection présidentielle et les deux candidats se montrent de plus en plus virulent. La célébration du 1er mai a tourné à l’affrontement entre le rassemblement pour le "vrai travail" de Nicolas Sarkozy au Trocadéro et l’apologie du syndicalisme de François Hollande à Nevers. Les syndicats se sont retrouvés au centre de cette bataille politique entre les deux candidats.
Les syndicats et la valeur du travail au centre du discours de Sarkozy
Dans son discours devant plusieurs milliers de personnes (200 000 selon l’UMP) massées place Trocadéro à Paris, Nicolas Sarkozy a développé sa vison de la valeur du travail. Il a vanté les mérites de "la France qui travail", et cette France qui "n’a pas à s’excuser pour son patrimoine, pas à s’excuser pour ses efforts, pas à s’excuser pour son mérite. Ce qu’elle possède, elle l’a gagné".
Le président sortant a fustigé les syndicats à qui il a exhorté de "poser le drapeau rouge" et enfin se mettre à "servir la France !". Il a rappelé à l’ordre les syndicats, "Votre rôle n’est pas de faire de la politique mais de défendre les salariés et le travail. Rappelez-vous votre mission, ne la trahissez pas. Car dans la République ce ne sont pas les syndicats qui gouvernent, c’est le gouvernement. Ce ne sont pas les syndicats qui font les lois, mais le Parlement". Un discours sans ménagement à l’encontre des syndicats qui défilaient quelques rues plus loin.
Devant la marée tricolore, il a conclu son discours en citant le Général de Gaulle, "Travailleurs, c’est avec vous que je veux bâtir la France nouvelle".
Forte mobilisation syndicale
Dans toute la France, les défilés ont rassemblé 750 000 participants selon les syndicats et 316 000 selon la police. Les manifestants étaient entre 4 à 8 fois plus nombreux que l’année dernière. Selon la CGT, le défilé parisien a rassemblé 250 000 personnes contre 30 000 l’année dernière alors que la police estime le nombre de manifestants à 48 000 dans la capitale.
Une bataille de chiffres, mais un cortège largement politisé. Sur les pancartes, on pouvait lire "Légitime défense : virons Sarko" ou encore "1er mai 2012 sans Rolex ni bling-bling". Les ténors du Parti Socialiste (Martine Aubry, Ségolène Royal, Harlem Désir ou encore Manuel Vals) étaient dans le cortège de la manifestation syndicale à Paris. Le Front de Gauche était également dans le défilé parisien.
François Hollande rend hommage aux syndicats
Le candidat PS à l’élection présidentielle était quant à lui loin de cette cohue parisienne. En déplacement à Nevers pour honorer la mémoire de l’ancien premier ministre Pierre Bérégovoy, François Hollande a rendu hommage aux syndicats.
Loin de Paris peut-être mais bien dans la campagne électorale certainement. Tout au long de son discours à Nevers, François Hollande n’a pas manqué de tacler son adversaire. "Je veux rendre hommage, moi, à tous les syndicalistes de France" a commencé le candidat PS, avant d’ajouter que "la fête du travail, c’est la fête du syndicalisme. Et je ne peux pas accepter qu’il y ait, ici en France, une bataille du 1er mai contre le syndicalisme". Il fait ainsi référence à l’appel de Nicolas Sarkozy à ses sympathisants à se rassembler pour la fête du "vrai travail".
François Hollande a conclu son déplacement à Nevers par une brève déclaration à la presse concernant le débat télévisé de ce soir. Il a prévenu qu’il ne souhaitait pas que ce débat face à Nicolas Sarkozy se transforme en "match de boxe".
Un débat décisif
Cette journée du 1er mai a été un des temps forts de la campagne de l’entre deux tours. Les candidats devront maintenant se livrer à l’exercice du débat qui peut tout faire basculer en faveur de l’un ou de l’autre camp.
Les équipes de campagne ont bien compris l’importance de cet ultime duel. Elles ont tout négocié dans les moindres détails et une charte a même été établie sur le déroulement de l’émission. C’est dire tout l’enjeu que représente cette confrontation.
Pendant au moins deux heures, François Hollande et Nicolas Sarkozy vont débattre sur différents sujets. Tous les regards seront braqués sur eux ce soir. Après les confrontations à distance, c’est sur le même plateau que les deux candidats vont devoir exposer leur vision de la France. Lors du dernier débat présidentiel en 2007 entre Ségolène Royal et Nicolas Sarkozy, l’émission avait attiré en moyenne plus de 20 millions de téléspectateurs.
Sources : France Info, Le Figaro, Le Monde