Le ministre de l’Intérieur Manuel Valls a présenté hier sa politique de l’immigration, qui est en totale rupture avec celle mise en place par son prédécesseur Claude Guéant.
Se démarquant du précédent gouvernement, Manuel Valls a notamment promis de ne pas appliquer les nouveaux critères de naturalisation et de mettre fin au pouvoir discrétionnaire de l’administration en matière de régularisation, selon L’Express.fr.
Le ministre s’est également dit hostile à un éventuel rétablissement du contrôle aux frontières, une idée qui a fait polémique du temps de son prédécesseur Claude Guéant.
"Je suis très attaché au principe de libre circulation et je serai très scrupuleux quant à la préservation de l’acquis Schengen. Je refuse la fermeture unilatérale des frontières", a déclaré le ministre, en précisant que "tout doit être décidé par le Conseil, sur proposition de la Commission", déclare le ministre de l’Intérieur.
Au sujet de l’acquisition de la nationalité, Manuel Valls entend "revenir sur les critères" de naturalisation "introduits subrepticement par mon prédécesseur". Le ministre voit dans ces critères une "course d’obstacles aléatoire et discriminante".
Manuel Valls a aussi fustigé le test sur la connaissance de la culture et de l’histoire de la France, voulu par le précédent gouvernement et qui devait entrer en vigueur le 1er juillet.
"Des ministres et des sénateurs auraient du mal à y répondre tellement il est hors des clous", fait valoir le ministre, critiquant un test qui "ressemble à un jeu télévisé".
"Le défi de l’immigration sera relevé si la naturalisation n’est plus vécue, ou perçue, comme la fin d’un parcours du combattant, mais comme l’issue d’un processus d’intégration qui a sa part d’exigences", plaide encore Manuel Valls, qui se défend d’être qualifié de "naïf" ou "angélique".
Sur les 30.000 régularisations enregistrées chaque année sous le précédent gouvernement, on en comptait "15.000 purement discrétionnaires", accuse Manuel Valls.
Concernant sa nouvelle politique de l’immigration, le ministre de l’Intérieur explique que les critères "portent sur les années de présence sur le territoire, les attaches familiales, la scolarisation des enfants, la situation par rapport au travail, donc sur ce qui fait la réalité d’une vie construite sur notre territoire". Sur ce, il a annoncé la création prochaine d’un titre de séjour pluriannuel de trois ans contre un an actuellement.
Par ailleurs, il faut savoir qu’un projet de loi présenté à l’automne va "mettre fin au ‘délit de solidarité’ qui permet de poursuivre l’aide désintéressée apportée à des étrangers en situation irrégulière, sur la même base juridique utilisée pour les filières criminelles d’immigration".
Source : L’Express.fr