Annoncé en Isère pour jeudi, le Ministre de l’Intérieur a sillonné Grenoble dès mercredi soir avec une patrouille de la Brigade anti-criminalité (BAC) dans les quartiers sensibles de la ville dont celui de la Villeneuve, théâtre de violentes émeutes entre le 16 et le 18 juillet derniers.
C’est pratiquement dans l’anonymat et sans présence de médias que Brice Hortefeux a effectué la patrouille hier soir avec le nouveau préfet de l’Isère, Eric le Douaron. Les quartiers Renaudie, Mistral, Teisseir et Arlequin ont aussi été visité pendant la nuit. Le Ministre a alors pu dialoguer directement avec les policiers pour s’enquérir de la véritable situation sur le terrain. Il a également assisté à des contrôles de véhicules effectués par des CRS.
Selon un communiqué émanant du Ministère de l’Intérieur, Brice Hortefeux aurait accompli cette ronde pour "exprimer tout son soutien aux policiers de la BAC qui, en dépit des menaces de mort et des tirs à balles réelles qu’ils avaient essuyés, avaient un sang-froid exemplaire et agi avec le plus grand professionnalisme pour rétablir l’ordre public".
Pour rappel, le 15 juillet dernier, un braquage a eu lieu au casino d’Uriage. L’un des braqueurs a été abattu par la police alors qu’il a ouvert le feu sur les forces de l’ordre avec de véritables armes de guerre. Cet incident avait provoqué des émeutes dans la ville surtout dans le quartier de la Villeneuve. Par ailleurs, les éléments de la BAC-Grenoble ont fait l’objet de menace de mort par les proches du braqueur décédé.
Aujourd’hui, Brice Hortefeux installera officiellement avec le préfet Eric le Douaron le Groupe d’intervention (GIR) d’Isère, une équipe spécialement chargée de lutter contre l’économie souterraine, qui doit aider les policiers dans leur lutte contre les violences et les petits trafics dans les quartiers.
Il est à noter que c’est Nicolas Sarkozy, alors Ministre de l’Intérieur, qui a créé les groupes d’intervention régionaux en 2002. Son but était d’en faire des entités policières pouvant user de tous les moyens législatifs et réglementaires pour lutter contre la délinquance sous toutes ses formes, c’est-à-dire au plan pénal mais également fiscal, douanier ou administratif. Ainsi, un GIR se compose de gendarmes et de policiers mais aussi de fonctionnaires des impôts et des douanes. En 2008, Michèle Alliot-Marie avait recentré les actions des GIR sur la lutte contre le trafic de drogue et l’économie souterraine.