Première visite officielle au Royaume-Uni pour le président français. Après une rencontre avec le premier ministre britannique , le chef de l’Etat a prévu un tête-à tête avec la reine Elizabeth II au château de Windsor.
François Hollande effectue depuis ce matin une visite au Royaume-Uni, la première depuis son accession à l’Elysée. A son arrivée, il s’est d’abord entretenu avec la communauté française en leur expliquant qu’il allait plaider auprès du premier ministre britannique, David Cameron, pour un "approfondissement" des relations qui existent entre les deux pays en matière de défense et d’énergie. Le premier sujet de discorde entre les deux hommes.
Paris n’a jamais cautionné la décision en mai dernier de Londres sur l’achat du Joint Strike Fighter F-35 de l’industriel américain Lockheed Martin pour équiper les porte-avions britanniques alors que la France espérait déjà obtenir le marché.
Après avoir pris connaissance de cet achat, le ministère français des Affaires étrangères avait déjà prévenu que le choix de David Cameron "risque de limiter la coopération aéronavale" entre les deux pays.
Autre sujet qui fâche, la question de la fiscalité en France. L’Elysée a certes certifié que le sujet ne sera pas au menu de cette rencontre mais il faut tout de même admettre que la position du premier ministre britannique qui se disait en avril prêt à "dérouler le tapis rouge" pour les exilés fiscaux français, a refroidi les relations entre les deux chefs d’Etat.
Une autre question sur laquelle les deux hommes ne s’entendent pas, celle de l’assujettissement aux prélèvements sociaux des revenus immobiliers des non-résidents. Une mesure incluse dans le projet de loi de finances rectificative présenté le 4 juillet dernier et qui concernerait "quelque 200.000 Britanniques" possédant des résidences secondaires en France, d’après le quotidien britannique Daily Telegraph.
Et ce ne sont pas les sujets de désaccord qui manquent durant cet entretien de 90 minutes qui sera suivi d’une une conférence de presse commune à 15 h 15 locales. Il y a par exemple celle sur la taxe européenne sur les transactions financières, un des volets du pacte européen de discipline budgétaire auquel Londres, ne faisant pas partie de la zone euro, ne veut pas se soumettre.
Les deux pays ont tout de même des positions communes par rapport à certains grands dossiers internationaux, comme la Syrie, le Sahel ou encore le nucléaire iranien. Des sujets qui atténueront sûrement les frictions déjà annoncées par la presse britannique.
Après cette rencontre avec David Cameron, le chef d’Etat français sera reçu par la reine Elizabeth II au château de Windsor. Leur discussion ne nécessitera pas l’aide d’un traducteur affirme l’Elysée.
Source : Le Point