Le Premier ministre, Edouard Philippe, n’a pas convaincu les personnalités politiques de gauche comme de droite après son intervention concernant le mouvement des "Gilets jaunes".
"Le cap que nous avons fixé, il est bon et nous allons le tenir", a affirmé Edouard Philippe sur France 2, en marge du mouvement des "Gilets jaunes". Il a assuré avoir entendu la "colère" et "la souffrance". Mais son intervention n’a pas convaincu l’opposition. Lundi matin, la porte-parole des Républicains, Laurence Sailliet, a dénoncé sur France Info une intervention qui était "l’apogée du mensonge et du mépris". Elle a critiqué une "totale déconnexion" de l’exécutif avec les Français. Ian Brossat, tête de liste PCF pour les élections européennes, a réagi sur Twitter estimant que le Premier ministre n’avait qu’à dire : "’Je vous emmerde’". "Ç’aurait été moins long et ç’aurait voulu dire la même chose…", a-t-il expliqué.
Edouard Philippe : "Le cap est bon, nous allons le tenir."
Il aurait pu dire "Je vous emmerde", ç'aurait été moins long et ç'aurait voulu dire le même chose...#EdouardPhilippe#Giletsjaunes— Ian Brossat (@IanBrossat) 18 novembre 2018
"Edouard Philippe a bien parlé... pour ne rien dire", en conclut Jean-Luc Mélenchon dans un tweet. Et le leader de la France insoumise d’analyser : "Le boxeur est fatigué : l’esquive ne suffit pas après deux jours d’insurrection citoyenne". Même constat du côté du Parti socialiste qui y voit une "interview pour rien" du Premier ministre comme celle du Président, quelques jours auparavant. "Rien ne change, rien n’est annoncé, tout est de la faute de ceux d’avant. Il entend mais s’entête", a notamment regretté le porte-parole du Parti socialiste Boris Vallaud su Twitter.
#ÉdouardPhillipe a bien parlé... pour ne rien dire.
Le boxeur est fatigué : l'esquive ne suffit pas après deux jours d'insurrection citoyenne.
— Jean-Luc Mélenchon (@JLMelenchon) 18 novembre 2018
Après l'interview pour rien du Président, voici l'interview pour rien du Premier ministre. Rien ne change, rien n'est annoncé, tout est de la faute de ceux d'avant. Il "entend" mais s'entête. Un seul accord avec É. Philippe : "les Français veulent des résultats". Il n'y en a pas.
— Boris VALLAUD (@BorisVallaud) 18 novembre 2018
Au Rassemblement national, l’eurodéputé Nicolas Bay a critiqué sur Radio Classique un Edouard Philippe qui "dit j’entends la colère mais je ne bougerai pas d’un iota sur le cap". Il dénonce également un "pouvoir" qui veut "décrédibiliser un mouvement qui leur échappe totalement". Nicolas Dupont-Aignan, président de Debout la France, a quant à lui qualifié d’"insupportable" l’intervention du Premier ministre. Sur Twitter il a fustigé un "gouvernement de technocrates déconnecté de la réalité et méprisant la détresse des Français".
#GiletsJaunes Intervention insupportable d'#EdouardPhilippe ce soir sur @France2tv !
Ce Gouvernement de technocrates est déconnecté de la réalité et méprise la détresse des Français. #Macron fonce dans le mur... et klaxonne. #17Novembre https://t.co/Sa9ACgSmgK
— N. Dupont-Aignan (@dupontaignan) 18 novembre 2018
Sur le terrain, les "Gilets jaunes" attendent des propositions un peu plus concrètes. Plusieurs appels ont d’ores et déjà été lancés en vue de rassemblements samedi prochain tandis que la mobilisation se poursuit en certains endroits ce lundi.