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Le chef du parti Rennaissance justifie cette mesure par la nécessité de protéger l’enfance et de défendre l’égalité entre les sexes.
Gabriel Attal souhaite interdire le port du voile dans l’espace public pour les filles qui ont moins de 15 ans. Le parti présidentiel s’appuie sur un rapport gouvernemental confidentiel alertant sur une "menace pour la cohésion nationale" et la progression d’un islamisme "par le bas".
Ce document, examiné mercredi en Conseil de défense, alerte sur une pratique religieuse jugée de plus en plus rigoureuse dans certaines zones. Il évoque la progression du port de l’abaya chez les adolescentes et surtout l’apparition du voile chez de très jeunes enfants, parfois âgées de cinq ans. Le rapport évoque l’influence d’un réseau wahhabo-salafiste bien structuré. Face à cette situation, Renaissance suggère des mesures fortes : "Pour les mineurs de moins de 15 ans, [nous proposons] d’interdire le port du voile dans l’espace public, notamment car cela porte gravement atteinte à l’égalité homme-femme et à la protection de l’enfance", indique le parti.
Le parti de Gabriel Attal propose de créer un délit spécifique pour sanctionner les parents obligeant leurs filles à porter le voile. Ce "délit de contrainte au port du voile" viserait à lutter contre les pressions intrafamiliales. Cette initiative sera discutée lors d’une convention organisée lundi prochain. Renaissance estime que cette infraction permettrait de mieux défendre les libertés individuelles des mineures.
Deux ans après la loi Darmanin de 2021, le parti ambitionne un nouveau texte pour contrer "l’entrisme islamiste". L’idée centrale serait d’introduire un "délit de communautarisme", afin de punir les actes ou discours remettant en cause les lois de la République. Le projet cible les tentatives d’imposer des règles religieuses dans des associations ou quartiers au détriment des règles républicaines.
Cette prise de position a provoqué quelques réactions à droite comme à gauche. Jordan Bardella ironise sur un "revirement à 180 degrés" de la part de Gabriel Attal. À gauche, le député socialiste Benjamin Lucas a sorti un commentaire sarcastique : "L’effet du nouveau pontificat : Jean-Marie Le Pen est ressuscité". Le débat s’annonce tendu.