Chang Martin/SIPA
Entre censure évitée et tensions gouvernementales, les cent jours de François Bayrou en tant que Premier ministre n’ont pas été faciles, mais il a fait mieux que son prédécesseur Michel Barnier.
Ce dimanche 23 mars marque les 100 jours de François Bayrou à Matignon. Il s’agit d’un cap symbolique qui le place devant son prédécesseur Michel Barnier, renversé par une motion de censure. Malgré une gouvernance parfois qualifiée de laborieuse, le Premier ministre a su échapper à une sanction parlementaire et a imposé sa méthode, non sans heurts. Après un début de mandat marqué par l’urgence budgétaire, le chef du gouvernement a fait adopter les finances publiques grâce à l’article 49.3. Son initiative a permis de couper court aux velléités de censure début février. "Nous avons doté la France de ses budgets en un temps record", s’est-il félicité sur les propos repris par BFMTV.
François Bayrou s’appuie sur une équipe hétérogène composée de Républicains, centristes et macronistes. Le maire de Pau a prôné un fonctionnement "polyphonique", mais les dissonances sont devenues criantes. C’est le cas notamment du port du voile dans le sport, où Gérald Darmanin et Bruno Retailleau ont ouvertement discuté avec leur collègue des Sports Marie Barsacq. La situation a nécessité une réunion d’urgence, où les tensions sont montées d’un cran.
Accusé d’immobilisme par Laurent Wauquiez, François Bayrou doit maintenant prouver qu’il peut enclencher les réformes. Pour avril, il prévoit une série de chantiers sur la santé, l’éducation et la lutte contre la bureaucratie. Mais la réforme des retraites pourrait relancer la menace. En écartant un retour à 62 ans pour l’âge légal de départ, il s’est attiré les foudres de la gauche et des syndicats, la CGT a même claqué la porte des négociations. De plus, sa popularité est en berne, notamment à cause d’une polémique autour d’un silence jugé coupable dans une affaire d’agressions sexuelles sur mineurs. Sa cote de popularité a chuté de 11 points et il ne recueille aujourd’hui que 27% d’opinions favorables.
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