Le Premier ministre François Fillon a assuré sur Europe 1 que la France allait "renforcer" le combat contre le groupe Al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI), ravisseur et meurtrier de Michel Germaneau.
Répétant que la France avait "la certitude" de la mort de l’otage, revendiquée par le groupe et confirmée hier par Nicolas Sarkozy, le Premier ministre a en revanche indiqué que sa dépouille n’avait pas été retrouvée. Le premier ministre a dénoncé "la cruauté sans limite" des ravisseurs de Michel Germaneau "assassiné lâchement".
Il a toutefois rejeté les informations d’un élu du nord du Mali selon lesquelles la victime aurait été "décapitée" sous les yeux du chef de l’unité radicale d’AQMI qui le détenait, Abdelhamid Abou Zeid. Invité à expliciter la déclaration du président de la République selon laquelle le crime ne resterait "pas impuni", le Premier ministre a répondu sans autres précisions : "Le combat contre le terrorisme continue et, en particulier contre AQMI, il va se renforcer".
"La France ne pratique pas la vengeance, en revanche nous avons des accords avec les gouvernements de la région et en particulier avec le gouvernement mauritanien, avec le gouvernement malien, pour traquer ces terroristes et les livrer à la justice", a poursuivi François Fillon. Concernant la menace terroriste en France, "le niveau d’alerte est très élevée, on est au niveau maximum du plan Vigipirate", a-t-il dit. "On déjoue effectivement plusieurs attentats chaque année en France et dans les pays voisins et nous n’allons pas relâcher notre effort", a-t-il insisté.
L’organisation djihadiste a annoncé dimanche 25 juillet avoir exécuté l’otage français qu’elle détenait dans le désert malien et qu’une opération militaire de dernière heure n’avait pas réussi à libérer jeudi 22 juillet.
Tout comme Nicolas Sarkozy la veille, le Premier ministre a justifié le raid effectué avec l’armée mauritanienne contre une base d’AQMI. "Si nous avons décidé de participer en appui à ces opération, c’est parce que nous avions l’espoir que Michel Germaneau pouvait se trouver dans ce camp", a-t-il dit. Il a toutefois émis l’hypothèse que l’otage, âgé de 78 ans et cardiaque, puisse être en réalité mort depuis plusieurs jours. "Je pense que la vie de l’otage était condamnée depuis le jour où nous avons reçu cet ultimatum du 12 juillet. C’est en raison du caractère anormal, étrange de cet ultimatum, et de ce refus d’engager la discussion avec les autorités françaises, que nous pouvons penser que Michel Germaneau était déjà mort à ce moment-là. Mais ce n’est qu’une supposition", a-t-il ajouté.
Rappelant la doctrine de la France en matière de prises d’otages à l’étranger, François Fillon a rappelé que Paris discutait "à chaque fois que c’est possible" avec les ravisseurs "pour essayer de sauver" leurs vies. Il a tenu à ce sujet des propos rassurants sur le sort des deux journalistes de France 3 Hervé Ghesquière et Stéphane Taponier, enlevés en décembre 2009 en Afghanistan, affirmant que la France avait "une discussion quasiment continue" avec ceux qui les retiennent prisonniers.
Source : AFP