Ce mercredi, Françoise Vergès a rencontré Marie-Luce Penchard à Paris. Françoise Vergès a remis à la Ministre chargée de l’Outre-Mer le rapport de la mission sur la Mémoire et l’Histoire de l’esclavage ainsi que le rapport de la mission sur la mémoire des expositions ethnographiques et coloniales. Les deux femmes se sont tour à tour exprimées et ont détaillé les enjeux de ces deux ces deux études commandées dans le cadre de l’année des Outre-Mer.
Le 7 avril dernier, Marie-Luce Penchard chargeait Françoise Vergès en tant que Présidente de la (CPMHE) Comité pour la mémoire et l’histoire de l’esclavage d’une mission de « réflexion et de propositions concrètes autour d’un travail mémoriel et historique consacré aux inacceptables expositions d’êtres humains, appelées aussi aujourd’hui ‘zoos humains’ qui ont pu se tenir, entre autres, dans notre pays ».
Cette concertation devait selon la Ministre rappeler que « la République a pour devoir de reconnaître ces mémoires et cette histoire, de leur donner leur juste place dans l’Histoire de la France, sans aucunement occulter le passé et instruire de procès ».
LES PRECONISATIONS DE LA MISSION
1) l’inscription mémorielle au Jardin d’acclimatation.
2) la signalisation dans l’espace public des lieux liés à l’histoire ultramarine et coloniale.
3) la valorisation des archives autour des expositions coloniales et des spectacles ethnographiques.
4) la protection du patrimoine immatériel des Outre-mer par la mise en place d’un programme de collecte des mémoires orales :
5) l’élaboration d’une doctrine et d’un code de bonnes pratiques sur la question de l’identification et de la restitution éventuelle des restes humains des collections patrimoniales
6) la protection de la diversité des populations dans les Outre-mer et en particulier des populations autochtones et tribales.
Lors de la cérémonie qui s’est tenus ce mercredi au Ministère de l’Outre-Mer, Marie-Luce Penchard a tenu ces propos : " nous ne devons jamais oublier que la protection des populations autochtones doit, plus que jamais, à l’heure des grands bouleversements du monde, être au coeur de nos politiques publiques. C’est pourquoi lorsque l’occasion m’est donnée, je cherche à m’entretenir avec les chefs coutumiers Amérindiens. Je viens de le faire lors d’un récent déplacement en Guyane. Je suis très respectueuse de leurs coutumes et de leurs traditions."
La Ministre chargée de l’Outre-Mer a salué le travail de la présidente du Comité pour la mémoire et l’histoire de l’esclavage et assuré de son soutien pour faire aboutir ces
propositions dans le cadre de cette démarche de concertation.