Convoqué mercredi 7 février par les juges d’instruction de Bordeaux en charge de l’affaire Bettencourt, l’ex-ministre du Travail Eric Woerth a été mis en examen pour "trafic d’influence passif", un délit voisin de la corruption. Cette affaire mêle des soupçons de favoritisme et de financement politique illégal. Quant au délit de trafic d’influence, il faut savoir qu’il est puni "de dix ans d’emprisonnement et 150.000 euros d’amende".
Auditionné mercredi 8 février pendant plus de dix heures, l’ancien trésorier du parti majoritaire UMP et de la dernière campagne de Nicolas Sarkozy a finalement été mis en examen pour "trafic d’influence passif". "M. Eric Woerth a été entendu (...) dans le cadre de l’information judiciaire suivie par M. Jean-Michel Gentil, Mme Cécile Ramonatxo et Mme Valérie Noël, des chefs de trafic d’influence actif commis par un particulier, trafic d’influence passif commis par une personne investie d’un mandat électif public, financement illicite de parti politique ou de campagne électorale", indique le communiqué émanant du Parquet de Bordeaux.
Alors que la campagne présidentielle 2012 bat son plein, cette affaire risque de secouer les rangs de l’UMP. A deux mois du premier tour, il faut toutefois souligner que les juges n’ont pas retenu le financement illicite de parti politique.
Pour rappel : "L’ancienne comptable des Bettencourt, Claire Thibout, avait indiqué en juillet 2010 avoir remis en janvier 2007 50.000 euros en liquide à l’ancien homme de confiance de Liliane Bettencourt Patrice de Maistre. Selon elle, il lui avait déclaré les destiner à Eric Woerth pour le financement de la campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy" détaille Le Parisien. Avant de préciser que "MM de Maistre et Woerth ont toujours farouchement nié ces échanges d’argent liquide".
"Le trafic d’influence semble viser la manière dont Eric Woerth est intervenu pour faire obtenir la Légion d’Honneur à M. de Maistre en juillet 2007, avant de lui remettre lui-même les insignes en janvier 2008, alors que M. de Maistre avait embauché à l’été 2007 son épouse Florence chez Clymène, qu’il dirigeait".