L’ancien ministre Eric Woerth a une nouvelle fois été entendu par les juges d’instruction qui l’ont mis en examen pour "recel de financement illicite de parti politique" dans un volet de l’affaire en lien avec la milliardaire Liliane Bettencourt.
Deuxième journée d’audition et deuxième mise en examen pour Eric Woerth. Après une première mise en examen mercredi pour trafic d’influence passif, l’ancien ministre du Budget et ex-trésorier de l’UMP a été entendu une seconde fois jeudi par les juges bordelais et mis en examen pour "recel de financement illicite de parti politique" dans le cadre d’une enquête sur la tentaculaire affaire Bettencourt.
Eric Woerth a dû s’expliquer sur des faits présumés de "recel à raison d’une présumée remise de numéraire qui lui aurait été faite par M. Patrice de Maistre", l’homme de main de Liliane Bettencourt, explique dans un communiqué le parquet de Bordeaux.
En clair, M. Woerth, ancien trésorier de l’UMP, a été soupçonné d’avoir reçu de la part de Mme Bettencourt des fonds illicitement, qui auraient servi à financer la campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy en 2007. Ces supposés dons d’argent à hauteur de 150.000 euros seraient intervenus à l’époque où la milliardaire commençait à souffrir, selon une expertise médicale réalisée en juin dernier, d’une "démence mixte" et d’"une maladie d’Alzheimer à un stade modérément sévère", avec "un processus dégénératif cérébral lent".
Mercredi, Eric Woerth a été convoqué au palais de justice de Bordeaux où il a été mis en examen pour " trafic d’influence passif ". Il a été mis en cause notamment pour sa gestion du cas de Liliane Bettencourt, alors qu’il était encore en poste à Bercy.
L’ancien ministre du Budget était en effet jugé très proche de Patrick de Maistre, l’homme de confiance de Liliane Bettencourt, alors même que son épouse, Florence Woerth, était employée chez Clymène, une société dirigée par Patrick de Maistre, qui gère la fortune de la femme la plus riche de France.
Pour le chef d’accusation de trafic d’influence passif, Eric Woerth, 57 ans, encourt jusqu’à 10 ans d’emprisonnement et 150 000 euros d’amende maximum. Et pour des faits présumés de "recel de financement illicite de parti politique", la peine encourue n’a pas encore été dévoilée. Cependant, l’intéressé a toujours nié toute malversation, se disant victime d’acharnement ou de calomnies.