Les assauts contre Eric Woerth se sont intensifiés depuis qu’il a avoué être intervenu pour l’attribution de la Légion d’honneur à Patrice de Maistre. Lui qui, jusqu’alors, avait toujours récusé tout soupçon de conflit d’intérêts entre ses anciennes fonctions gouvernementales et l’embauche de sa femme par De Maistre, et plus largement la remise de la décoration à ce dernier, en 2008. Pour la gauche, l’actuel ministre du Travail " a menti ", raison pour laquelle elle réclame sa démission.
Hier, c’était au tour de deux leaders syndicaux de monter au créneau pour réclamer le départ d’Eric Woerth. Pour eux, l’actuel ministre du Travail n’est plus la personne qu’il faut pour débattre de la réforme des retraites le 7 septembre prochain.
"Je me pose une question légitime : comment peut-il gérer en même temps ses problèmes personnels avec l’affaire Bettencourt et la réforme des retraites ?", s’interroge François Chérèque, secrétaire général de la CFDT, dans une interview publiée ce vendredi par Les Echos. " Cette situation fait qu’on n’aborde plus du tout le fond du dossier. C’est un vrai problème. ", renchérit Bernard Thibault, secrétaire général de la CGT. Pour ce dernier, "Eric Woerth est objectivement plus occupé, et préoccupé, par autre chose que par le sujet qui nous, nous intéresse".
Néanmoins, malgré ces tirs groupés contre Eric Woerth, l’UMP n’a pas l’intention de le lâcher. A entendre Luc Chatel, ministre de l’éducation nationale, également porte-parole du gouvernement lors du dernier Conseil des ministres, il n’y a pas l’ombre d’un doute que le ministre Eric Woerth a toujours "toute la confiance" du président pour défendre devant les députés la réforme des retraites.
Dans un communiqué, l’Elysée lui témoigne tout son soutien face à ce qu’il considère comme une " nouvelle entreprise de déstabilisation menée par l’opposition et les médias".
Le premier ministre François Fillon a confirmé hier que la réforme sera "conduite par le ministre en charge qui ira la défendre devant le Parlement", mais sans citer nommément Eric Woerth.
Par ailleurs, selon Le Monde, l’ex-chef de cabinet de Sarkozy à l’intérieur, de 2005 à 2007, Laurent Solly, a été entendu par la brigade financière ces derniers jours sur les modalités d’attribution de la Légion d’honneur à Patrice de Maistre. Il a été interrogé " comme témoin " a précisé Le Journal du Dimanche (JDD).