L’avocat de Jacques Chirac, Me Jean Veil, a confirmé ce jeudi que son client allait réparer les préjudices relatifs aux " emplois de complaisance " créés à la mairie de Paris entre 1977 et 1995, soit à l’époque où il était encore maire de la capitale. Dans cette affaire, l’ancien Chef d’Etat est poursuivi pour " détournements de fonds publics " et " abus de confiance " pour une vingtaine d’emplois présumés fictifs dûment rémunérés par son cabinet.
Toutefois, dans son dernier numéro, Canard enchaîné évoque un possible arrangement entre la partie civile et l’accusé. La Ville de Paris aurait réclamé un remboursement s’élevant à 2,2 millions d’euros, et en échange de quoi, elle aurait promis de retirer sa plainte. L’hebdomadaire a révélé un protocole d’accord dans lequel l’UMP s’engagerait à payer les 3/4 de ce remboursement, soit 1,65 million d’euros. Et le reste, environ 550 000 euros, sera versé par l’ancien président de la République.
Cet accord à l’amiable évoqué quelques mois avant le procès suscite l’indignation des Verts. L’eurodéputée Éva Joly, Europe Écologie, condamne vertement cette pratique. L’ancienne juge anti-corruption dénonce d’ores et déjà un abus de confiance et une faute politique grave.
" Je trouve que cela est très grave, d’abord parce qu’il n’appartient pas à l’UMP de payer les dettes délictuelles de l’ancien président ", a-t-elle déclaré hier jeudi, avant d’ajouter que " le fait pour un parti de payer une dette qui ne le concerne pas pourrait être un abus de confiance, parce que les fonds dont dispose l’UMP sont les cotisations des adhérents et des fonds publics. Les adhérents n’ont pas cotisé pour que le parti indemnise la mairie de Paris pour la dette créée par Jacques Chirac ".
Pour sa part, le conseiller vert de Paris Yves Contassot affirme qu’il " ne comprend pas " pourquoi le maire de Paris, Bertrand Delanoë (PS), a accepté le protocole d’accord d’indemnisation de la ville de Paris pour les emplois fictifs.
A noter que le protocole d’accord ne sera validé qu’après son adoption lors du prochain Conseil de Paris des 27 et 28 septembre, ou celui de la mi-octobre.