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Le président de la République a pris la parole lors d’une interview sur TF1 le mardi 13 mai. Entre grandes questions de politique intérieure et défis internationaux, Emmanuel Macron n’a pas évité les sujets brûlants. Des réformes sociales aux crises géopolitiques, retour sur les moments forts de son discours.
Emmanuel Macron a ouvert la porte à l’organisation de référendums dans les mois à venir, notamment pour contourner les blocages au Parlement. Il a expliqué qu’en cas de lenteur législative, le référendum pourrait être une solution. Si une loi est bloquée, rien ne doit être interdit. "À chaque fois qu’on sera trop lent ou bloqué, on peut aller au référendum, et je prends mes responsabilités", a-t-il dit. Le Président n’a pas précisé de calendrier, mais a évoqué des référendums portant sur des réformes économiques, sociales ou éducatives. En revanche, il a clairement écarté un référendum sur l’immigration.
Sur la question de la fin de vie, Emmanuel Macron a exprimé son soutien au texte en débat à l’Assemblée nationale. Pour lui, cette loi vise à permettre à chacun de "partir dans la dignité". Il a salué l’équilibre du projet, le qualifiant de "loi d’humanité et de fraternité". Si le texte venait cependant à stagner, le chef de l’État a indiqué qu’un référendum pourrait être envisagé. Cette consultation permettrait aux Français de se prononcer directement sur une question aussi essentielle.
Pour Emmanuel Macron, l’abrogation de la réforme des retraites n’est pas envisageable. Le locataire de l’Élysée assume pleinement cette réforme, jugée indispensable pour garantir la pérennité du système par répartition. Il estime qu’elle permettra de générer 17 milliards d’euros d’ici 2028, dont une partie sera réinvestie dans le social. "Un conclave a été lancé par le Premier ministre, il faut aller au bout de cette discussion", selon le Président. Le président dit laisser les discussions se poursuivre, tout en restant ouvert aux ajustements.
Interpellé sur le retard pris dans la création des 15 000 places de prison annoncées en 2017, Emmanuel Macron a reconnu les lenteurs du chantier. Il a affirmé que 5 000 places seraient actuellement en construction et que leur réalisation serait accélérée. Quant aux 5 000 autres encore à l’étude, des procédures allégées devraient permettre d’enclencher plus rapidement leur mise en œuvre. Le chef de l’État n’exclut plus la location de places de prison à l’étranger. "On louera si besoin était les places de prison là où elles sont disponibles", selon ses dires.
Concernant le conflit russo-ukrainien, Macron a réaffirmé son soutien à Kiev tout en refusant toute escalade militaire incontrôlée. Il appelle à de nouvelles sanctions si Moscou rejette le cessez-le-feu proposé. Selon lui, l’arrêt des combats permettrait d’aborder à la fois l’urgence humanitaire et les questions territoriales. Le chef de l’État reste ouvert à un dialogue avec Vladimir Poutine.
Face aux violences persistantes à Gaza, Emmanuel Macron ne mâche plus ses mots. Il pointe directement la responsabilité du gouvernement israélien. Pour lui, les actes menés par Benyamin Nétanyahou sont "inacceptables". Il refuse cependant de parler de génocide, laissant ce terme aux historiens. Le président a rappelé que la France agit pour libérer les otages et affaiblir le Hamas depuis le 7 octobre.
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