Le président de la République a ouvert le grand débat national devant 600 maires réunis dans l’Eure. Parmi les points évoqués durant l’échange figure le recours au référendum d’initiative citoyenne (RIC), l’une des principales revendications des "Gilets Jaunes".
L’instauration d’un référendum d’initiative citoyenne (RIC) permet aux Français de voter des lois en se passant des parlementaires. Sur ce sujet, Emmanuel Macron a émis des réserves. Pour le chef de l’Etat "il faut de l’expression citoyenne mais il ne doit pas en avoir sur tous les sujets". Il a également expliqué que la mise en place d’une telle forme de démocratie créera "une situation de concurrence avec les autres formes : directe et représentative". Néanmoins il admet qu’une "réflexion" avait sa place dans le grand débat national.
Emmanuel Macron a suggéré de mettre une "forme de verrou" si le peuple doit "s’exprimer par un référendum sur un sujet". Il faudra, estime-t-il, faire en sorte que "le peuple souverain, par la voie de ses représentants, ne puisse pas y revenir pendant une certaine période, en tout cas dans les mêmes termes". Car "on prend rarement les décisions difficiles par référendum", a-t-il expliqué. Le chef de l’Etat a une fois de plus fait part de ses réserves craignant qu’un référendum d’initiative citoyenne peut alors revenir chaque matin sur ce que les parlementaires ont voté, "là on tue la démocratie parlementaire", s’inquiète-t-il.
Le chef de l’Etat a également estimé que le rejet par référendum, en 2005, du projet de constitution européenne, suivi en 2007 de l’adoption par la voie parlementaire du traité de Lisbonne, avait créé une "frustration » et une "tension". "Quand il y a une décision difficile à prendre, ce sont souvent les représentants qui les prennent car ils intègrent les contraintes. On prend rarement les décisions difficiles par référendum", a-t-il dit, prenant exemple sur le Brexit des Britanniques. "Le peuple a voté non sur des fausses informations et des mensonges. Et leurs représentants sont incapables de le mettre en œuvre", a-t-il expliqué. Le parlement britannique a rejeté massivement l’accord de Brexit.