Le débat entre le premier ministre et la première secrétaire du PS jeudi soir dans « Des paroles et des actes » sur France 2, a été l’occasion pour chacun d’eux de défendre et vanter les convictions des deux principaux rivaux à l’élection présidentielle, en la personne de Nicolas Sarkozy et de François Hollande.
Lors d’un face-à-face dans « Des paroles et des actes » sur France 2 jeudi soir, François Fillon et Martine Aubry se sont livrés à des discussions très techniques durant lesquelles chacun essayait de vanter les mérites de ses alliés sans se priver de critiquer l’autre camp. A en croire aux propos qu’ils s’échangeaient sur le plateau, les deux personnalités ont de nouvelle fois affiché leur soutien indéfectible à leur candidat respectif à la présidentielle.
Nicolas Sarkozy et François Hollande auront trouvé en François Fillon et Martine Aubry des alliés sûrs. Pour le premier ministre, l’objectif a été clair hier soir : aborder les points positifs qui ont marqué le quinquennat de Sarkozy, notamment dans sa manière de tenir tête à la crise qui sévit le pays ces dernières années. Il est même allé jusqu’à critiquer la lecture caricaturale que l’opposition fait sur le bilan du gouvernement et les mesures prises pour faire évoluer la situation.
Sans vouloir céder aux remarques de Martine Aubry, le premier ministre reconnait tout de même certaines failles dans la gestion de la crise économique lorsqu’il s’est mis à lancer : « bien sûr que nous n’avons pas tout réussi, bien sûr qu’il y a eu des espérances que nous avons déçues, mais personne ne pourra nous accuser à l’issue de ce quinquennat d’avoir fait preuve de lâcheté ». Encore une fois, il persiste sur le fait que Nicolas Sarkozy demeure le seul à pouvoir mener correctement les reformes adéquates afin de réduire le déficit budgétaire de la France. « Il y a 100 milliards de déficits qu’il faut, d’ici 2016, faire disparaître », a-t-il insisté sans oublier de rappeler les efforts fournis par le gouvernement, chiffres à la clé.
Tout au long de son intervention, François Fillon n’a pas manqué de faire des louanges à son supérieur. A un moment, il avait lancé sa propre lecture sur la personne du candidat PS quand il se disait « président normal ». « Aucun responsable politique n’est complètement normal. La normalité n’est pas la jauge pour un président de la République. Il faut des qualités exceptionnelles », a noté le premier ministre.
De son côté, la première secrétaire du Parti Socialiste n’a pas mâché les mots pour critiquer le régime actuel. Sur certaines mesures prises dernièrement, comme la hausse de la TVA, Martine Aubry n’a pas hésité à utiliser des termes qui sonnent assez forts comme « inutiles et injustes ».
En lançant le débat, elle a invité François Fillon indirectement dans un débat social lorsqu’elle lui dit : « j’aurais aimé vous entendre parler des atouts de la France ». Mais la priorité pour le premier ministre c’était surtout de dresser son propre bilan en vue de reconduire son supérieur à la tête du pays pour les cinq prochaines années.
« Laissons les Français juger », devait riposter Martine Aubry en réponse aux reproches de Fillon à l’endroit de l’opposition. En même temps, l’occasion était pour elle de faire la promotion du programme présidentiel de François Hollande. La fiscalité, l’économie, la finance et le logement, en somme les principaux points-clés de ce fameux programme n’a pas échappé à Aubry hier soir. Il faut admettre que ce fut une véritable séance de rattrapage pour elle puisque durant les primaires du PS, elle a même donné du fil à retordre au candidat socialiste.
En somme, François Fillon et Martine Aubry ont chacun rempli leur contrat jeudi. Les Français qui ont suivi ce débat auront eu l’opportunité de mieux cerner les deux principaux rivaux à la présidentielle à travers ces deux personnalités.