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L’écrivain franco-algérien, âgé de 80 ans, est emprisonné depuis novembre 2024 à Alger. Alors que son état de santé inquiète, ses deux filles ont adressé une demande au président français pour réclamer une intervention rapide.
L’arrestation de Boualem Sansal a lieu dans un contexte de tensions croissantes entre la France et l’Algérie.
Ce mardi 15 mars, Nawal et Sabeha Sansal ont sorti une tribune sur le site du Figaro pour interpeller directement Emmanuel Macron. Leur père, figure majeure de la littérature algérienne, a été interpellé en novembre 2024 à l’aéroport d’Alger. Il a été sanctionné d’une peine de cinq ans de prison fin mars 2025 pour des accusations liées à l’intégrité du territoire. "Après cinq mois à espérer, à attendre, à croire encore en la lumière de la justice, nous nous sentons aujourd’hui obligées, en tant que filles (...) de nous adresser à vous", écrivent-elles au président de la République Dans leur texte, les deux sœurs exposent leur désespoir et s’en remettent à un "dernier élan d’espoir" de l’État français.
Elles rappellent que leur père est gravement malade et qu’il subit une incarcération qu’elles jugent profondément injuste. "Il est malade. Il est écrivain. Et il est enfermé", rappellent les deux femmes, espérant que Paris puisse agir pour obtenir sa libération.
En réaction à cette lettre, le ministre français chargé de l’Europe et des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, s’est exprimé sur TF1 dans la soirée du 15 mars. Il a affirmé avoir entendu l’appel des filles de Boualem Sansal et a promis de ne « pas relâcher les efforts tant qu’il n’aura pas été libéré ».
Cette déclaration intervient dans un climat diplomatique particulièrement tendu. Le même jour, la France a décidé d’expulser douze agents consulaires algériens. Une mesure prise en réponse à une décision équivalente d’Alger, signe d’un regain de tension entre les deux pays après une courte période d’apaisement.
Les filles de Boualem Sansal dénoncent une détention qui, selon elles, relève davantage d’un conflit diplomatique que d’un véritable motif judiciaire. Elles estiment que leur père "est devenu l’otage d’un contentieux qui le dépasse", et appellent Emmanuel Macron à poser un geste politique fort.
Elles concluent leur tribune en appelant à la conscience humanitaire du président, insistant sur l’urgence d’agir compte tenu de l’âge et de la santé de leur père.