A quatre jours du second tour de la primaire PS, les deux candidats François Hollande et Martine Aubry se sont retrouvés sur France 2 pour un débat. Un vif débat dont l’objectif était pour l’un de renforcer son avance et pour l’autre de récupérer le retard. Au final, les discussions se sont déroulées en bonne tenue contrairement à ce que les pronostics prévoyaient.
Au bout de 2 heures de débat, les 2 candidats au second tour de la primaire PS ont défendu leurs idées sur plusieurs sujets proposés par David Pujadas sur France 2. Les débats se rapportaient notamment sur la crise économique, la crise sociale, et la Présidence.
Crise économique – dette
Aubry a parlé d’une suppression des niches fiscales qu’elle trouve « injuste » alors que Hollande veut tout de suite procéder à une réforme fiscale.
Crise sociale
A propos des interdictions de licenciements boursiers, François Hollande se concentre sur "Deux propositions : il faut pénaliser financièrement ceux qui licencient alors qu’il y a un gain boursier. Par ailleurs, il faut que le tribunal puisse intervenir très vite". Quant à son rivale à la primaire, elle affirme que : "Quand une entreprise fait des bénéfices, elle doit reclasser les salariés, notamment. En parallèle, je propose que les représentants des salariés puissent saisir le tribunal en référé pour mettre sous tutelle l’entreprise".
Interrogés sur la question de la retraite, les 2 candidats au 2è tour de la primaire PS se sont accordés sur le retour de l’âge légal de départ à 60ans. Si pour François Hollande, la " première décision, c’est de permettre à ceux qui ont 60 ans et cotisé 41 années de partir", Martine Aubry ajoute qu’"il faudra aussi prendre en compte la pénibilité". Elle parle aussi des femmes qui sont pénalisées.
Concernant la réduction du nombre des fonctionnaires, Martine Aubry pense supprimer cette règle d’un fonctionnaire sur deux qu’elle juge "imbécile". Le président du conseil général de Corrège souhaite un nouveau transfert de compétences vers les collectivités locales, avec redéploiement en annulant le non-remplacement d’un fonctionnaire sur deux.
Interrogé sur la revalorisation des salaires dans l’éducation nationale, François Hollande entend négocier avec les syndicats pour une politique de revalorisation. Sa concurrente à la primaire de Dimanche prochain a essayé de le provoquer sur le coût de sa proposition d’embaucher d’autres enseignants en lançant "Ajouter des enseignants c’est absolument nécessaire, mais il faut refonder l’école. Je veux faire voter un pacte éducatif sur 5 ans. Il ne suffit pas d’ajouter des enseignants, il faut par exemple revoir la pédagogie..."
Les 2 candidats au 2è tour de la primaire PS ont avancé leurs propositions sur la crise de la dette en Grèce. Les 2 candidats optent pour un prêt à la Grèce et la responsabilisation des banques. "La France et les pays européens ont tergiversé. Il faut que les banques qui ont prêté soient punies. La nationalisation des pertes, ça ne marche plus. Par ailleurs, l’Europe doit prêter à la Grèce" lance Hollande avec fermeté. Mais Aubry affirme qu’"Il faut que l’Europe lui prête de l’argent en demandant un plan précis qui sera contrôlé. Mais sur la partie spéculative, c’est aux banques de payer".
Présidence
Quant à la capacité à battre Nicolas Sarkozy, François Hollande suggère qu’"il faut voir qui peut être le mieux à même de battre Nicolas Sarkozy mais aussi de rassembler le pays, lui redonner la fierté, relever notre économie... Une présidence, c’est être capable de donner un nouveau temps pour l’action". Pour Hollande, la solidarité et le respect priment.
"Chacun a son expérience, sa clarté. Moi je suis un homme de ténacité, j’ai gagné tous les mandats que j’ai conquis, j’ai aussi été dirigeant politique pendant 11 ans, dont 5 ans associé aux décisions avec Lionel Jospin... ", lance –t-il pour se démarquer.
Pour celle qui tient la 2è place lors du 1er tour de la primaire du PS "les sondages montrent que l’un et l’autre nous pouvons battre Nicolas Sarkozy. Le choix, c’est ce que nous voulons faire". Le débat a été une occasion pour Aubry de rappeler ses expériences : elle a été en entreprise, à la tête de Lille, N°2 du gouvernement... "J’ai beaucoup appris" affirme –t-elle. Pour Aubry, « l’expérience est nécessaire » et la confiance est "importante" : "je suis claire, je ne change pas de position".
Pour terminer Martine Aubry de conclure : "après cinq années de promesses non tenues, je veux dire aux Français que oui, nous sommes dans une période difficile, mais il faut faire le changement de manière juste. J’appelle les jeunes qui viennent d’avoir 18 ans à voter et promet aux femmes de traiter les questions d’égalité ». Et François Hollande termine par ces phrases : "le choix, c’est toujours un pari. Il faut quelqu’un qui rassemble, qui rassure, qui réconcilie…Je veux faire retrouver aux Français la fierté d’eux-mêmes".