La proposition de la candidate écologiste de supprimer le défilé du 14 juillet a fait l’effet d’une bombe dans la classe politique. Provoquant une vive polémique au sein de la gauche et de la majorité, le premier ministre François Fillon a taclé l’ancienne magistrate sur sa binationalité, pointant son manque "de culture française".
Eva Joly, nouvellement désignée candidate du parti Europe Ecologie Les Verts à l’élection présidentielle, a déclenché la controverse en se déclarant clairement pour la suppression pure et simple des défilés militaires du 14 juillet. Expliquant que cet événement contribuait à "maintenir une image de domination qui correspond plus à nos aspirations", l’ancienne magistrate considère le traditionnel défilé militaire du 14 juillet comme une expression de le "France guerrière". Sa volonté serait de remplacer cette marche militaire par un "défilé citoyen".
En se positionnant contre le défilé du 14 juillet, Eva Joly s’est attirée les foudres de la classe politique. Les plus virulentes sont venues du Front National, Marine Le Pen se disant "consternée" par cette proposition et critiquant la candidate écologiste sur sa double nationalité. Un argument dans la droite ligne de la politique de l’extrême droite. Mais hier, le premier ministre a utilisé ce même argument. S’en prenant à sa binationalité, il a évoqué son "manque de culture française". "Je pense que cette dame n’a pas une culture très ancienne de la tradition française, de l’histoire française et des valeurs françaises", a estimé le chef du gouvernement.
Ajoutant que « Ce défilé est d’abord le symbole d’une armée qui défend la République. Chaque année, nous rendons hommage à cette armée parce que cette institution défend les valeurs de la République et de la culture française. Je pense qu’il n’y a pas beaucoup de Français qui partagent l’avis de Mme Joly ».
Cette attaque portant sur les origines norvégiennes d’Eva Joly a provoqué un véritable tollé à gauche. Prenant la défense de la candidate EELV, Martine Aubry a déclaré que François FIllon "rejoignait les thèses du Front National". Daniel Cohen-Bendit a quant à lui estimé que le premier ministre "déraille complètement". Eva Joly a tenu à préciser les choses sur le plateau sur le plateau d’I-Tv. « Je ne descends pas de mon drakkar". Cela fait cinquante ans que je vis en France et donc je suis Française. », a t-elle répliqué.