Condamné à perpétuité, Yvan Colonna clame toujours son innocence

LINFO.RE – créé le 21.06.2011 à 15h40 – mis à jour le 23.05.2014 à 14h45 - La rédaction

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Le berger corse de 51 ans a été condamné à perpétuité sans période de sûreté. Il est reconnu coupable d’avoir participé à l’attaque de la gendarmerie de Pietrosella dans la nuit du 5 au 6 Septembre 1996, et d’avoir froidement assassiné le préfet Claude Erignac le 6 février 1998 à Ajaccio. Colonna, lui, clame haut et fort son innocence.

Avant de rendre le verdict et d’énoncer la peine, le président Hervé Stephan a lu les 36 questions auxquelles la cour a répondu « oui à la majorité ». Le juge a également fait la lecture des éléments de motivation ayant conduit les neuf magistrats à prendre cette décision. D’après ces hommes de loi, Yvan Colonna « faisait à l’évidence partie » du groupe ayant revendiqué l’assassinat du préfet Claude Erignac et l’attaque de la gendarmerie de Pietrosella. Les magistrats soulignent que Colonna a déjà admis pendant le procès avoir été approché par le groupe mais estiment qu’il « ne fournit pas d’explication plausible quant à son refus de l’intégrer ». « La participation de l’accusé (...) est établie par sa mise en cause formelle devant les magistrats instructeurs »,poursuivent-ils.

Dominique Erignac, la veuve du préfet qui était accompagnée au procès par ses deux enfants, est plus que satisfaite du verdict. La dame a lu un texte devant la presse à sa sortie de la salle d’audience.

Son mari « a été victime d’un attentat politique. M. Colonna, que ses complices et leurs femmes ont désigné comme le tueur, aurait dû revendiquer sa responsabilité dans cet assassinat (…) Il n’en a pas eu le courage. Bien que tous l’accablent, il a refusé cette responsabilité ».

Mme Erignac continue : « Nous avons dû subir quatre années de cavale, le refus des responsabilités, et la manipulation qui a fait que beaucoup ont cru que M. Colonna (...) était un simple berger, objet d’une manipulation policière, judiciaire, guidée par l’Etat (…)Cette négation des faits, ce marathon judiciaire qu’elle a engendrée a été pour nous, mes enfants et moi, un parcours très dur, extrêmement dur même ».

« C’est la troisième fois que l’assassinat par M. Colonna a été confirmé. La justice a été rendue. Mes enfants et moi, tous les trois, c’est ce que nous voulions », conclut-elle.

Chez les Colonna, l’heure est également à l’émotion. Son frère, son fils et sa femme étaient présents et les larmes coulaient. Avant de quitter le box des accusés, Colonna a dit à la cour « je suis innocent ».

Les avocats d’Yvan Colonna ont annoncé leur intention de se pourvoir en cassation et le cas échéant devant la cour européenne des droits de l’homme (CEDH) à Strasbourg.