Stephane Lemouton/SIPA
Après quatre mois de discussions, aucune issue n’a été trouvée. Le dialogue sur l’avenir des retraites s’est soldé par une impasse.
Les partenaires sociaux n’ont pas réussi à trouver un accord sur la réforme des retraites voulue par le gouvernement. Le conclave imaginé par François Bayrou s’est refermé sur un constat d’échec, malgré des heures de débats. À 22h30, ce lundi 23 juin, chacun a reconnu que les lignes n’avaient pas bougé. Dès l’arrivée des protagonistes, la tension était palpable. Patrick Martin (Medef) et Amir Reza-Tofighi (CPME) ont affiché une posture commune devant les caméras, brandissant leur texte. Leur objectif était de prouver leur unité en dépit des divergences internes. Mais du côté syndical, l’ambiance était à la défiance. Yvan Ricordeau (CFDT) et Christelle Thieffinne (CFE-CGC) ont dénoncé une mise en scène médiatique. Ils accusaient le patronat de contourner les règles du jeu. Devant les journalistes, les échanges ont vite viré à l’affrontement verbal. Ce climat tendu a miné la dernière tentative de compromis, relate Le Figaro.
Autour de la table, les divergences se sont confirmées. Le compromis proposé par Jean-Jacques Marette, côté syndical, s’opposait à la version patronale portée par le Medef et la CPME. Pascale Coton (CFTC) a exprimé ses doutes sur la volonté réelle du patronat de trouver un terrain d’entente. Pour elle, l’issue était connue dès le départ. L’absence d’ouverture sur la pénibilité et le financement a bloqué tout progrès. Les syndicats dénoncent un refus de dialogue. Ils estiment que la porte leur a été fermée, malgré leurs concessions. « Lorsque nous avons commencé, tout le monde s’attendait à ce que l’on échoue et nous avons échoué, personne n’est surpris », a confié Eric Chevée, vice-président du CPME.
Le désaccord sur la prise en compte de la pénibilité dans les départs anticipés a cristallisé les tensions. Les syndicats réclamaient des critères concrets. Le patronat, lui, insistait sur la prévention. Le financement du système, évalué à 6,5 milliards d’euros d’ici 2030, a aussi divisé. Diane Milleron-Deperrois (Medef) a défendu une stabilité des cotisations, proposant un recul de l’âge de la décote à 66,5 ans. Eric Chevée (CPME) a dénoncé l’augmentation du forfait social dans le texte syndical. Malgré l’échec, il laisse la porte entrouverte à de futures discussions. Mais l’échec du conclave relance le spectre d’une censure au Parlement, déjà évoquée par LFI.
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