Jacques Witt/SIPA
Lors de son passage sur France 2, mardi soir, Emmanuel Macron a affiché sa détermination face aux enjeux écologiques. S’il a défendu son action, il n’a pas éludé les critiques ni les zones d’ombre de son bilan.
Le sommet sur les océans à Nice a offert à Emmanuel Macron une tribune pour répondre aux critiques et afficher ses ambitions vertes. Mais entre annonces, tensions et doutes persistants, la soirée a montré un chef de l’État sur la défensive.
E. Macron a vigoureusement défendu son action écologique lors de son intervention sur France 2 mardi soir, refusant les accusations de "recul". Le président a souligné qu’il n’a "pas de leçon à recevoir" sur ce sujet. Il s’est montré irrité face aux journalistes. Pendant des années, ils lui auraient reproché l’absence de bilan écologique, avant de l’accuser aujourd’hui de revenir sur ses engagements. Le locataire de l’Élysée regrette que l’attention se focalise trop sur ces controverses et pas assez sur les vrais enjeux liés aux océans.
Le sommet sur les océans à Nice a été présenté comme un succès important par le chef de l’État. Jamais autant de dirigeants dans le monde ne se sont mobilisés pour cette cause. Il a mis en avant les engagements pris pour la ratification du traité sur la haute mer, qu’il espère en vigueur dès début 2026. Cette avancée a été saluée par plusieurs ONG, même si certaines voix jugent les mesures encore trop symboliques. Macron insiste toutefois sur l’importance d’unir les efforts pour protéger les océans, rappelant les défis qui restent à relever.
Au-delà des frontières françaises, Emmanuel Macron s’inquiète du recul des États-Unis sur le climat. Il a mis en garde contre l’exploitation des métaux rares dans les fonds marins, jugeant ce choix prématuré sans étude scientifique approfondie. Ce sujet est crucial alors qu’il doit bientôt visiter le Groenland, une zone stratégique. La France reste vigilante face aux ambitions américaines dans l’Arctique.
Au cours de l’émission, Paul Watson a renouvelé sa demande d’asile politique. Fondateur de Sea Shepherd, il est connu pour sa lutte contre la chasse baleinière. Emmanuel Macron a assuré que l’activiste et sa famille sont en sécurité en France, mais que la décision appartient à l’Ofpra. Il a toutefois exprimé un soutien appuyé à sa démarche.
Emmanuel Macron n’a pas seulement parlé d’engagements internationaux. Il a aussi adressé quelques piques à la politique intérieure. Le président regrette certains choix récents du gouvernement et du Parlement, comme la mise en pause de MaPrimeRénov’, la remise en question des ZFE, ou encore le possible retour de pesticides bannis. Ces décisions envoient, selon lui, un mauvais signal, et il n’a pas mâché ses mots en disant : "grosse erreur". Le dirigeant français a appelé à ne pas lâcher prise, car le climat mérite une vigilance sans faille.
La soirée a aussi été marquée par des échanges vifs sur la nomination de Christophe Castaner chez Shein. L’ancien ministre a rejoint le géant chinois de la mode à bas coût, souvent pointé du doigt pour son impact environnemental. Un choix qui suscite l’incompréhension, notamment en pleine émission consacrée à l’écologie. Emmanuel Macron a qualifié la question d’"un peu nulle". Pour défendre son ancien collaborateur, il a expliqué qu’il travaille aussi à réduire les émissions du port de Marseille. Un projet qu’il juge utile.
Sources : 20 Minutes