Le groupe Areva est intervenu auprès du Parti socialiste pour le mettre en garde contre "de conséquences graves" que provoqueraient l’arrêt du retraitement et la suppression de la filière du combustible MOX prévus initialement puis retirés de l’accord entre le PS et l’Europe Ecologie les Verts.
Areva a divulgué cette information. La direction des affaires publiques du groupe nucléaire français a contacté le responsable socialiste Bernard Cazeneuve pour lui parler "des conséquences économiques, sociales, industrielles, environnementales très graves, qui conduiraient aussi à la disparition du leadership de la France dans le nucléaire civil", a fait savoir une porte-parole d’Areva.
L’accord PS-EELV validé mardi n’aborde cependant pas le brûlant sujet sur le combustible nucléaire MOX. Ce thème qui a provoqué de vifs débats a été "retiré provisoirement" afin de "clarifier" une "différence d’interprétation" entre socialistes et écologistes, a indiqué aujourd’hui le porte-parole du PS Benoît Hamon. Il a souligné que "ce point ne fait pas l’objet d’un désaccord", mais plutôt "d’une différence d’interprétation". Pour éviter toute confusion autour de cette question, des hauts responsables du PS devraient "en reparler avec leurs partenaires d’EELV".
Un éventuel abandon du combustible recyclé MOX pourrait entraîner la suppression des milliers d’emplois, dont entre autres 5.000 postes sur le site de La Hague et quelque 1.300 dans l’usine Melox. Selon les estimations d’Areva, au total 14.000 emplois dépendent de ces sites, dont 10.000 dans le Cotentin.