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Le Conseil supérieur de la magistrature (CSM) a considéré qu’il n’y avait "pas lieu" de sanctionner deux magistrats du PNF (Parquet national financier), soupçonnés de "manquements" dans l’affaire des "fadettes".
Peu de temps après son entrée au gouvernement, le ministre de la Justice, Eric Dupond-Moretti, a entamé des poursuites à l’encontre de deux magistrats du PNF dans l’affaire des "fadettes".
Le CSM les a cependant blanchis en estimant qu’il n’y avait pas lieu de sanctionner ces deux magistrats soupçonnés de "manquements" dans cette affaire. La décision revenait à Elisabeth Borne qui a décidé de suivre l’avis du Conseil supérieur de la magistrature, rapporte BFMTV. Elle solde ainsi les poursuites entamées par le garde des Sceaux.
Il y a dix jours, le CSM a estimé que l’ex-cheffe du Parquet national financier, Eliane Houlette, et son actuel numéro deux Patrice Amar n’ont commis "aucune faute disciplinaire" et qu’il "n’y a pas lieu" de les sanctionner.
Les avis de cette entité pouvaient être considérés comme un désaveu pour le ministre de la Justice. La décision de la cheffe du gouvernement lui vaut à aujourd’hui des poursuites pour "prises illégales d’intérêt", selon la chaîne.
Des syndicats de magistrats et l’association Anticor ont porté plainte contre Eric Dupond-Moretti fin 2020. Ils l’ont accusé d’avoir usé de ses fonctions ministérielles pour régler des comptes, liés à son passé d’avocat. Une enquête a été ouverte entraînant le renvoi du ministre devant la Cour de justice de la République pour "prises illégales d’intérêts".
Le mis en cause a formé un pourvoi contre cette décision inédite. De son côté, Emmanuel Macron a pris sa défense en estimant que les poursuites ne concernaient "en rien évidemment, ce qu’il a fait en tant que ministre".
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