L’ancien ministre Eric Woerth doit être entendu par les juges d’instruction bordelais en charge de l’affaire Bettencourt ce mercredi. L’ancien trésorier de l’UMP doit ainsi répondre aux interrogations des juges pour abus de faiblesse aux dépens de la femme la plus riche de France, rapporte Express.
Eric Woerth, au terme d’une audition chez les juges bordelais chargés d’instruire le dossier concernant l’héritière de L’Oréal, sera probablement mis en examen pour financement illicite de la campagne présidentielle de 2007 mais aussi pour abus de faiblesse aux dépens de Liliane Bettencourt. Alors qu’il occupait encore le poste de trésorier chez UMP, cet ancien ministre aurait perçu une somme conséquente, dépassant largement le maximum légal, pour la campagne présidentielle de 2007 de la part de Liliane Bettencourt alors que celle-ci souffrait déjà de « démence mixte » et d’ « une maladie d’Alzheimer » à cette époque là.
Son nom, ainsi que celui de son épouse ont été à maintes reprises cités dans un enregistrement pirate publié par le site d’
information Mediapart en juin 2010. Les éléments sonores ont fait état d’une possible fraude fiscale de la part des époux Woerth. Un mois après, le récit de Claire Thibout, ex-comptable de la milliardaire, n’a fait qu’enfoncer l’ancien ministre. Elle a effectivement raconté à la police que Patrice de Maistre, l’homme de confiance de Bettencourt à l’époque, lui aurait demandé en janvier 2007 de lui apporter 150 000 euros en liquide, une somme destinée à Eric Woerth pour financer la campagne de Nicolas Sarkozy.
Mais les deux incriminés ont toujours nié ces allégations. Pour sa part, Eric Woerth, chassé du gouvernement en novembre 2010, avait fourni une toute autre explication. Patrick de Maistre avait, selon lui, l’intention d’« aider personnellement l’UMP » dans la campagne présidentielle de 2007. « J’ai pu lui dire que dans un couple, chaque conjoint peut apporter jusqu’à 7500 euros », a déclaré Eric Woerth à la police, affirmant qu’il s’agit d’un montant tout à fait légal. Il a aussi réitéré que Patrick de Maistre ne lui a « jamais donné aucune somme en liquide, aucune enveloppe ».