Accusé d’agression sexuelle par deux anciennes employées municipales de Draveil, Georges Tron, le Secrétaire d’Etat à la fonction publique, a déposé sa démission du gouvernement aujourd’hui sur demande de François Fillon. Dans sa lettre de démission officielle, que s’est procuré l’Express, il évoque son désir de vouloir rester à son poste tout en se défendant, mais la situation n’était plus tenable. Pour le gouvernement, "l’affaire Georges Tron" commencait à devenir embarassante en plein coeur de l’affaire DSK.
Révélée par le journal le Parisien, l’information a été confirmée cette semaine par le Parquet d’Evry. Le Secrétaire d’Etat à la Fonction Publique Georges Tron fait bien l’objet de deux plaintes de la part d’ex employées de la mairie de Draveil. Les deux femmes l’accusent "d’harcèlement sexuel" et "d’agression sexuelle".
Alors que le scandale de l’affaire Dominique Strauss-Kahn - actuellement inculpé pour agression sexuelle, séquestration et tentative de viol aux Etats-Unis - défraye la chronique, la mise en cause de cet homme politique français a provoqué de nombreuses réactions. Il y a quelques jours, Georges Tron, niant les faits, déclarait "Je ne suis pas naïf, on cherche à faire écho à une affaire qui se passe de l’autre côté de l’Atlantique".
Hier encore, celui-ci soutenait qu’il ne démissionnerait que si il était contraint par le gouvernement. C’est désormais chose faite. Sur demande du premier ministre François Fillon, le Secrétaire d’Etat a démissionné cet après-midi.
Voici l’essentiel de la lettre de démission de Georges Tron, publiée par l’Express.fr :
"À l’instant où les circonstances me conduisent à y mettre un terme, en vous présentant ma démission, je ne peux m’empêcher de revivre les moments exaltants passés au service de la République".
"Je souhaite exprimer mon allégeance aux institutions que j’ai servir et au devoir qui est le mien de superposer ma conduite au souhait de l’Etat et du Gouvernement".
"En ma qualité de simple citoyen, je ferai une affaire personnelle de faire reconnaître mon innocence en combattant les accusations vindicatives de deux anciennes collaboratrices, dont l’une a été licenciée pour avoir détourné les deniers publics qui lui étaient confiés et l’autre a quitté ses fonctions en raison d’un comportement indigne".
"Quoi qu’il en soit, la campagne de presse qu’elles ont provoquée - avant toute intervention de l’autorité judiciaire - a reçu un tel écho dans les médias, que nos concitoyens peuvent me considérer comme coupable avant que mes droits aient pu commencer à être mis en oeuvre : songez, Monsieur le Président de la République, que je n’ai même pas encore connaissance de la plainte qui me vise, la procédure ne le prévoyant pas (sans doute parce qu’elle ne prévoit pas non plus le procès public qui m’est fait)".