Lundi soir sur le plateau de Canal +, Luc Ferry, l’ex ministre de l’Education Nationale, avait accusé sans le nommer un ancien ministre d’avoir commis des actes de pédophilie au Maroc. Ces allégations ont provoqué un véritable tollé dans la classe politique. Mercredi soir, le parquet de Paris a ouvert une enquête judiciaire. Luc Ferry sera rapidement entendu par la Brigade de protection des mineurs, qui lui demandera de préciser ces affirmations.
"Je suis ravi d’avoir jeté un pavé dans la mare", a déclaré à I-Tv hier Luc Ferry. Loin de regretter ses paroles, l’ex-ministre de l’Education Nationale persiste et signe. Lundi soir, interrogé sur la vie privée des hommes politiques sur le plateau de Canal +, Luc Ferry a affirmé qu’un ancien ministre avait eu des relations sexuelles avec des mineurs au Maroc.
Refusant de citer un nom, Luc Ferry a déclaré que l’homme en question "s’est fait poisser à Marrakech dans une partouze avec des petits garçons". N’ayant pas de preuve tangible, l’ex ministre a affirmé tenir ses informations "des Autorités de l’Etat au plus haut niveau" et a soutenu que "l’histoire est vraie".
Ces allégations ont provoqué de vives critiques dans la classe politique. Si Luc Ferry estime être "entre l’omerta et la délation" en faisant ces révélations, beaucoup de personnalités politiques l’ont sommé de dévoiler l’identité de ce ministre. D’autres, réclamant des preuves, se sont insurgés contre la propagation de "bruits de couloir".
Volontairement ou par maladresse, Luc Ferry a ravivé une vieille et persistante rumeur visant Jack Lang. Contacté par l’Express, Jack Lang, actuellement à l’étranger, a déclaré "qu’il allait étudier avec son avocat la possibilité de porter plainte en cas de diffamation", se disant "totalement serein" par rapport à cette vieille rumeur.
Cette polémique prend désormais une tournure judiciaire. En effet, le parquet de Paris a annoncé hier soir qu’une enquête a été ouverte pour faire la lumière sur les accusations de Luc Ferry. Celui-ci va devoir "préciser ses allégations" auprès de la Brigade de protection des mineurs. En effet, les faits en question sont graves et constituent un crime passible d’emprisonnement.
Après le scandale sexuel de l’affaire DSK, puis les accusations visant Georges Tron, poussé vers la sortie, le conseiller spécial du chef de l’Etat Henri Guaino a pointé ’un climat tellement lourd et tellement détestable" dans la sphère politique. "On a le sentiment qu’on a enlevé un couvercle et que le grand déballage s’annonce", a t-il déclaré sur Europe 1.