Le premier tour des législatives a été marqué par un taux d’abstention record, une poussée du FN, et une gauche en position de remporter une majorité à l’Assemblée.
Christian Delporte, un spécialiste de l’histoire politique a analysé les résultats des législatives sur atlantico.fr. Pour cet expert, « la victoire de la gauche reste quasi-assurée. L’incertitude concerne essentiellement son ampleur ».
Deux grandes questions se posent alors : le PS sera-t-il dans l’obligation de compter sur ses alliés écologistes, voire de faire appel au Front de gauche ou il pourra obtenir à lui seul la majorité absolue à l’Assemblée nationale.
« La France n’a pas basculé à gauche avec l’élection de François Hollande », note Christian Delporte, estimant sa victoire relativement « étroite ». Il y a d’un côté les « idées de droite », mais il y a aussi le fait qu’une instabilité institutionnelle pourrait être « néfaste » pour la France en ces temps de crise.
Questionné sur le taux d’abstention historique atteignant plus de 40% lors du premier tour, Delporte estime que les Français connaissent mal les enjeux de cette élection. Deux facteurs peuvent expliquer ce phénomène : l’élection du président de la République qui masque quelque peu les enjeux des législatives, et l’impression des électeurs d’avoir fait l’essentiel en élisant l’hôte de l’Elysée.
De plus, avec l’instauration du quinquennat, qui fixe le scrutin présidentiel avant le scrutin législatif, contribue au fait de percevoir les élections législatives comme une formalité. Il note également que la participation a toujours été moindre aux législatives qu’à la présidentielle. Mais le phénomène se serait accentué depuis 2002.
Par ailleurs, ce premier tour des Législatives aura été également marqué par la défaite inattendue de certains ténors de la politique.
En tête de liste, Jean-Luc Mélenchon, le leader du Front de gauche qui s’est porté candidat dans la 11è du Pas-de-Calais. Avec seulement 21,48% des voix, il voit désormais son rêve se briser d’un coup : celui de battre
Marine Le Pen (42,36%) au second tour.
Ensuite, il y a la défaite de « l’icône sarkozyste » comme le décrit JDD, s’agissant de Rama Yade. Elle a été essuyée une sévère défaite dès le 1er tour dans la deuxième circonscription des Hauts-de-Seine avec un score 13,8%, ce qui correspond tout juste à 8,2% des inscrits, alors qu’il en faut 12,5% pour pouvoir se maintenir au second tour.
Christian Vanneste qui avait déjà été lourdement sanctionné par son exclusion au sein de l’UMP a également perdu. Dans la 10e circonscription du Nord où il s’est présenté pour un autre mandat, le député sortant a réalisé un score de 13,18% alors que Gérald Darmanin, le candidat officiel de l’UMP, a fait 25,06%.