L’Assemblée débute lundi le débat sur le projet de loi anti-terroriste. L’occasion pour le ministre de l’Intérieur Gérard Collomb de défendre un texte musclé censé permette une sortie de l’état d’urgence dès le mois de novembre.
"La France ne peut vivre continûment sous un régime d’exception qui nuit à son rayonnement" et aura duré plus longtemps que pendant la guerre d’Algérie, avait déclaré le ministre de l’Intérieur Gérard Collomb. Dans une interview exclusive sur 20 Minutes, le ministre renforce que le projet de loi antiterroriste a "vocation à permettre la sortie de l’état d’urgence".
Gérard Collomb assure que le texte est efficace. Il doit s’adapter à l’évolution de la menace terroriste "qui a changé de nature", estime-t-il. "Lors de la montée en puissance de Daesh, les attaques étaient commanditées à partir de la zone irako-syrienne. Aujourd’hui, le groupe terroriste est déstabilisé mais il incite des gens présents et endoctrinés sur le territoire français à passer à l’acte", explique-t-il. Ainsi, le texte complète les lois existantes. Dans la foulée, Gérard Collomb réitère que la France "ne peut pas toujours rester dans cet état d’exception". Selon lui, pour en sortir, il faut "renforcer le droit applicable avec des textes ciblés exclusivement sur la lutte antiterroriste". "Dans le texte que nous présentons nous avons trouvé le bon point d’équilibre entre un haut niveau de sécurité, la protection des libertés collectives et la protection de la liberté individuelle", affirme-t-il.
Face à la menace terroriste qui reste élevée, le ministre de l’Intérieur martèle que "ce texte a vocation à renforcer la capacité de nos services à prévenir un attentat". Selon lui, "douze attentats ont été déjoués depuis le début de l’année". Il explique également que la France est aujourd’hui d’avantage confrontée "à des individus qui s’attaquent à des militaires ou à des policiers avec un couteau, en suivant des consignes de Daesh". Avec la sortie de l’état d’urgence, un autre rendez-vous est fixé en 2020, précise le ministre. Ce rendez-vous permettra d’évaluer le texte, "si nécessaire, le faire évoluer". De toute manière, "le recours à l’état d’urgence reste toujours possible. Mais nous ne voulons pas en faire un état permanent", assure-t-il.