Simone Veil est décédée

La France perd l’une des figures marquantes de la Ve République avec le décès de l’ancienne ministre de la Santé Simone Veil, ce vendredi 30 juin, à l’âge de 89 ans. Celle qui a échappé à l’horreur de la déportation pendant la Seconde Guerre mondiale s’est illustrée par son combat en faveur des droits des femmes.

Une femme d’Etat

Simone Veil était l’initiatrice de la loi sur l’interruption volontaire de grossesse (IVG) votée en 1975 et qui porte son nom, à l’époque où elle était ministre de la Santé de l’ancien président de la République Valéry Giscard d’Estaing. Féministe convaincue, elle a contribué au changement de la société française marquée par le machisme et le conservatisme. Oratrice hors pair, elle est aujourd’hui une figure respectée de toute la classe politique dans son ensemble.

"Il ne sert à rien de travestir les faits : face à un milieu au conservatisme très marqué, je présentais le triple défaut d’être une femme, d’être favorable à la légalisation de l’avortement et enfin, d’être juive", confiait Simone Veil dans son livre autobiographique "Une vie". Trois jours de débats ont été nécessaires pour que le vote de la loi aboutisse.

Une vie de combat et d’élévation

Avant et pendant la Seconde Guerre mondiale, Simone Veil a subi toutes les infamies perpétrées par les nazis qui l’ont déportée à Auschwitz l’âge de 17 ans. Plus tard, alors qu’elle se battait pour le droit des femmes à l’IVG, des croix gammées ont été marquées sur sa porte et elle essuyait des insultes la comparant à ses bourreaux dans la rue.

Simone Veil a été première présidente du Parlement européen en 1979. Elle a également été la première femme ministre d’Etat de la Ve République, en 1993, dans le gouvernement Balladur. En 2010, elle est reçue à l’Académie française. Sur son épée, elle a fait graver le numéro que les nazis lui avaient tatoué sur le bras à Auschwitz : 78651.

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