A quelques jours du début du ramadan, les travailleurs musulmans se posent la question de concilier jeûne et obligations professionnelles. Une spécialiste fait le point sur la question.
Inès Dauvergne, responsable expertise diversité au sein du réseau IMS-Entreprendre pour la cité, livre à LCI ses explications au sujet des droits des travailleurs musulmans à l’approche du mois de jeûne sacré du ramadan prévu débuter autour du 27 mai. A la question de savoir si la loi prévoit un aménagement du temps de travail pour les fidèles, sa réponse est "non". En effet, le seul droit en vigueur est celui de ne pas être discriminé. Dans la pratique, un patron ne peut licencier quelqu’un ou le mettre en congé forcé parce qu’il observe le ramadan. Par conséquent, l’employé ne peut exiger des modifications de ses horaires.
Selon Inès Dauvergne, la situation des travailleurs qui font le ramadan se gère au cas par cas. En effet, en métropole, pendant l’été, les jours sont plus longs, ce qui rend le jeûne plus difficile, ce qui rend la question d’un aménagement du temps de travail encore plus pertinente. Dans la grande majorité des cas, les employés préfèrent s’en accommoder plutôt que de formuler des demandes spéciales. Les négociations sont inutiles dans certains cas, d’après la spécialiste, notamment dans celui du travail posté comme les centres d’appels où les horaires ne sont pas flexibles.
En cas de refus de la part de l’employeur, le travailleur qui observe le ramadan ne peut bénéficier d’aucun recours, avertit Inès Dauvergne. La seule exception admise est la suspicion d’inégalité de traitement, par exemple, s’il devrait être le seul, parmi ses collègues qui jeûnent, à ne pouvoir bénéficier d’un arrangement. La spécialiste conseille de toujours privilégier la négociation dans tous les cas de figure.
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