La campagne se poursuit après ce grand débat présidentiel du mercredi soir sur TF1 et France 2. Les deux candidats du second tour continuent la bataille, dès le lendemain même, lors du débriefing des médias concernant leur duel de la veille.
Sur BFMTV, Marine le Pen reconnaît que "Certes, c’est un débat qui s’est déroulé un peu en dehors des codes". "C’est la première fois qu’il y a véritablement un débat entre deux personnes qui ont une vision aussi opposée du projet à mettre en oeuvre" a-t-elle indiqué.Puis elle a ajouté que "Avant il s’agissait de choisir entre ’a et a prime’, car en réalité ils étaient d’accord sur tout (...). Là, c’est vrai qu’on est en désaccord sur tout" "Il a été sévère, il était nécessaire qu’il soit sévère parce que l’enjeu est fondamental". Elle pense finalement que "C’est peut être cela qui a bousculé un peu les codes, mais c’était important de réveiller les Français".
Robert Ménard, maire de Béziers, du côté des soutiens du FN, invité de France-Inter, est revenu sur l’attitude d’Emmanuel Macron durant le débat : "Il ne faut pas rigoler. Lui il était calme, dans la gentillesse, pas dans l’agressivité ? Qui peut dire qu’il a répondu à toutes les questions ? Il n’a pas eu un mot pour dire qu’il condamnait les propos actuels de l’UOIF (...) Ça veut dire qu’à la veille d’un vote, on veut pas se foutre à dos une partie de la communauté musulmane", a-t-il déclaré.
Emmanuelle Macron estime de son côté qu’il fallait persuader les électeurs de La France insoumise et des Républicains que son projet était le meilleur "Le projet que je porte (…) est beaucoup plus puissant que celui de Marine Le Pen" dit-il. Il a également déclaré que "Jean-Luc Mélenchon se trompe sur ce sujet, je ne vais pas trahir 24% des électeurs qui ont décidé de soutenir un projet pour faire plaisir aux dirigeants de plusieurs millions de Français que je respecte profondément, mais qui ont montré de toute façon qu’ils n’avaient pas les mêmes vues".
Manuel Valls a également émis son opinion
"Je crois qu’Emmanuel Macron a été à la hauteur, pugnace, précis, compétent face à Le Pen qui a montré son vrai visage (...) injure, violence, mensonge, approximation et c’est inquiétant", a décrypté l’ancien Premier ministre socialiste sur CNews. "Demain Emmanuel Macron peut être Président et on l’a bien vu à l’occasion du débat, quand on est face à l’extrême droite le débat n’est pas de même nature, il y a une responsabilité supplémentaire d’être élu face à l’extrême droite, il doit rassembler et tenir le pays face à la violence de l’extrême droite qui ne va pas disparaître demain mais se poursuivre", a-t-il poursuivi.
"Le populisme se nourrit des erreurs, des faillites, des peurs, on a bien vu que Le Pen ne pouvait pas gouverner et qu’elle plongerait le pays à la ruine (...) nous devons être capable de répondre aux aspirations des Français". "Ceux qui hésitent encore, ne donnent pas de consignes entre le blanc, l’abstention et Le Pen, doivent prendre leur responsabilité (...) nous sommes dans un moment crucial pour le pays et je salue Emmanuel Macron qui a su garder son calme et sa maîtrise", a conclu Manuel Valls.
Pour Alain Juppé, le maire de Bordeaux, candidat malheureux à la primaire à droite en novembre, Marine Le Pen a été "mauvaise, brouillonne, agressive et sarcastique", comme il l’a indiqué sur Twitter.
De son côté, Richard Ferrand, secrétaire général d’En Marche !, était l’invité des "Quatre Vérités" sur France 2. Il a taclé la candidate du Front national :"Ce débat était inévitable (...), maintenant il est vrai qu’elle a tout tiré vers le bas, ce qui naturellement n’a pas donné pleinement satisfaction quant à ce qu’on aurait pu attendre de la confrontation", a-t-il dit, soulignant que Marine Le Pen avait "beaucoup parlé d’Emmanuel Macron et que Emmanuel Macron était seul à parler aux Françaises et aux Français et à parler de la France". "Elle a en permanence par une agressivité, par des allusions, par des imprécisions, essayé de tout tirer le débat vers le bas". "Pour faire un bon débat, il faut être deux", a-t-il souligné.
"Je n’ai jamais postulé à cette fonction", a répondu l’ancienne présidente du Medef sur Europe 1. "Je finis par me demander si l’origine de cette rumeur n’est pas le Front National", a-t-elle poursuivi. Pendant le débat de mercredi soir, Emmanuel Macron a indiqué que "non", Mme Parisot ne serait pas nommée à la tête du gouvernement s’il remporte le scrutin dimanche.
"Hier soir, Marine Le Pen a déshonoré les Français qui ont voté pour elle. Je crois que beaucoup se sont sentis humiliés face à tant de vulgarité, de haine. C’était une farce (...). C’est le vrai visage de l’extrême droite que nous avons vu hier soir", a par ailleurs indiqué Laurence Parisot. "J’ai vu en face un Emmanuel Macron sérieux, ferme, ne se laissant pas piéger, destabiliser par les attaques, les invectives et les mensonges. Parce qu’il y a quelque chose d’extrêmement difficile à supporter quand vous êtes face à une telle avalanche de contre-vérités".