Avec Alter-votants, des citoyens français abstentionnistes, indécis ou déçus de la politique peuvent donner aux étrangers vivant en France le droit de voter. Comment ça se déroule ?
Les étrangers vivant en France et ne pouvant pas voter peuvent désormais participer pleinement à l’élection présidentielle. Depuis le 28 janvier, le collectif Alter-votants met en relation les citoyens Français prêts à s’abstenir ou indécis avec des étrangers n’ayant pas le droit de vote. Au total 130 binômes ont déjà été constitués. "On travaille tous les trois dans la vie associative et l’on voulait permettre aux étrangers de se sentir des citoyens à part entière", a confié Thomas Berteigne, l’un des trois cofondateurs du concept sur le récit de 20 Minutes. Sur les 3,6 millions de personnes de nationalité étrangère résidant en France, 600 sont inscrites sur le site, a-t-il déclaré.
La plupart des alter-votants étrangers résidents en France depuis cinq à dix ans proviennent d’Afrique, d’Europe, d’Amérique latine ou d’Asie. D’après Thomas Berteigne, ils payent leurs impôts en France et participent à la vie locale. Parmi eux, Véronica, 30 ans, de nationalité portugaise, vit depuis son enfance en France. Contactés par son alter-votant, ils se sont échangés une dizaine de mails dans lesquels elle lui a expliqué ses convictions. Omar, un Afghan quadragénaire, arrivé dans l’Hexagone il y a six ans en France a même rencontré son alter-votant pour parler de leur démarche commune.
Des amitiés sont nées à l’issue de ces contacts entre alter-votants. "Via cette initiative, les alter-votants français perçoivent davantage la valeur de leur vote. Certains d’entre eux comprennent l’importance d’accorder le droit de vote aux étrangers alors qu’auparavant ils ne s’étaient pas vraiment posé la question", a expliqué Thomas Berteigne.
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