La préfecture de police de Paris a annoncé, dans un communiqué, l’interdiction de la manifestation syndicale prévue jeudi. Les critiques à l’encontre du gouvernement se multiplient d’autant plus que c’est une première depuis 1962, sous la Ve République. La manifestation a été finalement autorisée.
Selon les dernières infos, la manifestation du 23 juin a été finalement autorisée, sur "un parcours proposé par le ministre de l’Intérieur". Les syndicats ont ainsi "obtenu le droit" de manifester depuis la place de la Bastille jusqu’au bassin de l’Arsenal, a annoncé, ce mercredi 22 juin le leader de la CGT, Philippe Martinez, lors d’une conférence de presse.
Mercredi 22 juin, la préfecture de police de Paris a décidé d’interdire la manifestation anti-Loi Travail prévue à Paris jeudi, pour des raisons sécuritaires dans un contexte marqué par la menace terroriste et l’Euro de football. L’annonce de cette mesure exceptionnelle a aussitôt provoqué un tollé politique et syndical. Sur RMC, Christian Paul, député PS, considère que Manuel Valls et son gouvernement qui avait appelé les syndicats à annuler leur rassemblement commet "une faute historique". "Nous devons dire de façon très claire que cette décision est une faute (...). Quelle que soit la position que l’on peut avoir sur la loi Travail, on est en train d’aller sur un autre terrain qui est celui de la liberté démocratique", regrette le député.
Mardi, Sophie Binet, membre du bureau confédéral de la CGT, avait affirmé que c’est "extrêmement rare" qu’une manifestation soit interdite, tout en rappelant qu’en mai 1968 il n’y avait pas d’interdiction de manifester, ni en 1995.
La seule manifestation à l’appel de mouvements syndicaux interdite sous la Ve République s’est tenue le 8 février 1962 à Paris. Manifestation menée par des centrales syndicales pour la paix en Algérie et contre le fascisme. Mais l’objet de la manifestation n’avait rien avec un mouvement social, comme c’est le cas aujourd’hui.
Pour rappel, à la suite du conseil des ministres, mercredi 22 juin, Stéphane Le Foll a expliqué que François Hollande avait de nouveau souligné "la liberté de manifester". Mais "la liberté de manifester a une contrepartie", a-t-il rappelé : "éviter les dégradations de biens et des personnes".
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